The Legend of Bagger Vance déconcerte par son incapacité à atteindre l’invisible autrement que par les artifices les plus visibles du mélodrame américain : une musique lénifiante signée Rachel Portman, un traitement épique d’une compétition qui aurait dû demeurer spirituelle, des dialogues sentencieux que redouble la voix off émue et émouvante d’un vieil homme autrefois jeune garçon. Soucieux de la reconstitution historique, Robert Redford peine pourtant à rendre vivante et spontanée sa fresque, court derrière une authenticité qui jamais n’advient à l’image, dessine des trajectoires individuelles sacrifiées sur l’autel de l’héroïsme pseudo-philosophique : à ce titre, le personnage campé par Charlize Theron, certainement le plus original parce qu’il incarne une femme dans un milieu exclusivement masculin qu’elle se doit d’ailleurs d’organiser et de diriger, s’estompe peu à peu au profit des tourments du champion blessé par la guerre. Nous reprocherons également une représentation naïve, sinon erronée de la nature, aussi fausse que les tenues luxueuses des golfeurs professionnels.

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le 1 oct. 2025

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