The Legend of Wisely, La Légende de la Perle d’Or par chez nous, m’a toujours fait peur. Le côté film familial, avec sa classification Cat 1, ne m’inspirait guère confiance à une période de découverte du cinéma de Hong Kong où je cherchais du polar brutal, sans concession, de la comédie débile, ou des films de kung fu survoltés. Puis bon, comme il ne faut pas rester sur des a prioris, je me décide enfin à le regarder, plus de 20 ans après ma première approche avec le film. Alors oui, nous sommes dans un film clairement familial. Mais nous sommes aussi dans une bobine plutôt rafraichissante, non dénuée de défauts, pleine d’aventures, sorte d’Indiana Jones version HK avec tout ce que cela implique de mélange des genres, de naïveté, et de têtes connues qu’on prend toujours plaisir à revoir.


The Legend of Wisely est adapté de la série de romans « Wually Series » qui ont connus bon nombre d’adaptations. A la télévision notamment, avec par exemple The New Adventures of Wisely, série singapourienne de 1998 ou encore The W Files, série HK de 2003. Mais aussi sur grand écran avec des films tels que The Seventh Curse (1986) et The Cat (1992) de Nam Nai-Choi, Bury Me High (1991) de Tsui Siu-Ming ou encore le lamentable The Wesley’s Mysterious File (2002) de Andrew Lau. Il sort à Hong Kong la même semaine qu’un autre film d‘aventure, bien plus connu dans nos contrées, à savoir Armour of God, Mr Dynamite chez nous, avec Jackie Chan. Deux gros films avec la même thématique en concurrence, pour un match gagné haut la main par Jackie Chan, bien que The Legend of Wisely se soit bien défendu au box-office, engendrant environ 19M$HK. Gros budget, sans doute une des fresques les plus somptueuses de son époque, The Legend of Wisely va donc marcher sur les traces des Indiana Jones. Les ingrédients sont les mêmes et, même si Teddy Robin Kwan n’a ni les ambitions ni le talent d’un tonton Spielberg, le résultat est plutôt convainquant et dépaysant. Hong Kong, Népal, Égypte, le scénario va nous balader dans moult péripéties, avec son lot de rebondissements, de courses poursuites, de cavernes, d’enfant, de motos, de culte religieux, de saut d’un avion, de perle magique, de pyramides, de chameaux, de désert, de montagne sacrée, avec même une petite touche de surnaturel.Visuellement, The Legend of Wisely est superbe. Les paysages sont magnifiques, on a droit à de superbes plans, la photographie de Peter Pau est vraiment à saluer. La mise en scène dans son ensemble est plutôt classieuse. On notera des clins d’œil à Lawrence d’Arabie (1962), à Rencontres du 3ème Type (1977), et bien entendu à Indiana Jones – Les Aventuriers de l’Arche Perdue (1981).


Mais sur bien des aspects, le film se rapproche du Magic Crystal de Wong Jing sorti un an plus tôt. Il va donc être question ici d’une perle magique et de tout un tas de personnes qui vont être à sa recherche. Parmi elles, notre brochette de stars locales telles que la jolie Joey Wong (Niki Larson, Histoires de Fantômes Chinois), omniprésente à cette époque, le touche à tout Teddy Robin Kwan (Twin Dragons, Working Class), la star de la Shaw Brothers Ti Lung (Le Syndicat du Crime, La Rage du Tigre) et en guise de héros, Sam Hui (Dragon From Russia, la Saga Mad Mission). Premier gros problème, Sam Hui justement qui semble souvent à côté de la plaque. Bien qu’ayant des bases martiales, Sam Hui ne semble pas à l’aise lors des combats. Il est souvent doublé et afin de palier à cela, les affrontements sont surdécoupés et le rendu est très moyen. Même dans les dialogues, il ne semble pas dans son rôle, un peu ailleurs, sans vie, contrairement aux autres stars qui ont des rôles plus réussis et souvent amusants. Pour un héros qu’on va voir dans presque tous les plans, c’est assez problématique. C’est dommage car les combats où il n’intervient pas et les cascades sont plutôt plaisantes car le film a un rythme assez soutenu. Autre léger problème, The Legend of Wisely se perd parfois un peu dans sa narration, et à trop vouloir mettre en place sa dernière partie, il oublie de nous mettre un méchant très très méchant pour son final. On a bien le gweilo Bruce Baron qui est venu s’incruster entre deux films de ninja de Godfrey Ho, mais ce final, pourtant plein de charme avec ces SFX naïfs typiques du cinéma de Hong Kong, manque clairement de puissance. Malgré tout, on reste devant un spectacle plaisant, qui déçoit, certes, mais qui se regarde avec grande facilité et permet de passer un bon moment.


Sorte de Indiana Jones à la sauce HK, The Legend of Wisely est un agréable divertissement, dépaysant, rafraichissant, qui pêche malgré tout sur plusieurs points assez importants pour ce genre de film.


Critique originale avec anecdotes et images : DarkSideReviews.com

cherycok
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le 14 sept. 2021

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