1952, dans un village de Seine et Oise: tout tourne autour de l'épicerie de Léon Lucas, peu aimé de ses collègues commerçants. Chaque semaine, lui et madame organisent une tombola à partir de 100F d'achat avec une bicyclette à gagner sauf que le tiré au sort est toujours un étranger au bourg ne réclamant jamais son gain. La suspicion s'installe...
"La Loterie du Bonheur" est une chronique villageoise, l'ancêtre des comédies chorales actuelles ou gravitent plusieurs personnages: les Lucas (Yves Deniaud/Suzanne Dehelly), le receveur des P&T (Daniel Lecourtois), le gentil simplet (Jean-Marc Tennberg), le fiston de l'épicier (Jean Valmence), la postière éprise du fiston (Huguette Faguet) et le couple-vedette des comédies des années 50 (Raymond Bussières/Annette Poivre)
Même si l'ensemble ne vole pas très haut, l'interprétation est bonne, notamment Yves Deniaud, l'épicier au bagout du Diable qui vendrait même son dentier. Plus surprenant, on parlait déjà de la misère affective à travers le fonctionnaire joué par Daniel Lecourtois.
Si l'on se remet dans le contexte de l'époque, les ruraux vivaient en vase-clos, ils avaient quasiment tout sous la main, le 1er hyper ne s'implantera qu'en 1963. Ce psychodrame comique autour d'un simple biclou pourra rebuter certains. Quand à Bubu, prolo sympathique, il se tape la cloche en douce au bistrot du coin pour éviter les conserves de Bobonne achetées chez le filou. Toujours Lucas!