La maison aux fenêtres qui rient est usuellement rangé avec les giallos... Moui, ce n'est pas parce que c'est italien, qu'il y a un couteau, un titre alambiqué et que ça date de plus de 30 ans que c'est le cas. Souvent oui, je vous l'accorde, mais ici on est surtout dans un bon vieux film d'horreur. Et je n'emploie pas le mot "bon" à la légère.

Ce film de Pupi Avati, jusqu'alors inconnu de moi, réussit à être à la fois angoissant, intéressant et plutôt très chouette visuellement. Par contre certains n’adhérerons pas : c'est lent, il ne se passe pas grand chose et c'est un film qui mise tout sur l'ambiance et donc, si l'on ne rentre pas dedans, je pense que le temps peut paraître très (très) long.

Pour les feignasses qui n'ont pas lu le résumé, le point de départ est le suivant : Stephano, jeune restaurateur d’œuvres d'art, est mandé dans un village assez archaïque pour redonner vie à une fresque de l'église. Elle fut peinte quelques décennies auparavant par un peintre surnommé "le peintre de l'agonie" tant il se plaisait à représenter des personnes sur le point de passer l'arme à gauche... A noter que le gus avait la réputation d'avoir loupé la normalité de peu. Très vite il sent qu'il n'est pas le bienvenu, il est hébergé dans une grande maison délabrée dont la propriétaire reste clouée au lit tout le temps et tout volets fermés, donc une atmosphère plutôt lugubre. Seul rayon de soleil, la jeune institutrice, Francesca, avec laquelle il aura vite fait de débuter une liaison mais cette dernière aussi est loin d'être rassurée dans l'austère demeure peuplée de bruits étranges...

Comme dit plus haut, c'est avec une ambiance stressante et malsaine qu'il parvient à instaurer et ce dès les premières secondes de son film (géniale scène d'introduction) que Pupi Avati compte nous effrayer, et il y réussit plutôt, jouant beaucoup et bien avec l'obscurité, une BO travaillée et des scènes violentes percutantes.
On part sur les traces de ce peintre fou décédé il y a déjà de nombreuses années, et il y a de nombreux rappels à la peinture dans ce long-métrage. Que ce soit les peintures assez surréalistes qui deviennent presque des personnages à part entière, l'utilisation d'un clair-obscur très beau sur certaines scènes et j'ai même trouvé qu'à certains plans il ne manque que le cadre pour devenir à leur tour peintures (en premier me revient à l'esprit la scène ou l'on voit pour la première fois la vieille dame dans son lit, volets clos donc pièce très sombre, les seuls halos de lumière se déposant sur le haut de son corps et sur une corbeille de fruits déposée à côté du lit)... Tout ça pour dire qu'au niveau esthétique et sonore, ce film m'a plus qu'emballée.

Le seul bémol vient surtout de son scénario qui, si l'on n'a pas piqué du nez à mi-parcours reste assez prévisible mais qu'importe... On ne vient pas la pour ça et pour peu que l'on se laisse embarquer, il est bien possible que l'on en ait quelques frissons.

De l'horreur qui ne fera pas l'unanimité mais moi j'en redemande !

Et pensez à fermer les volets quand la nuit tombe.
Pravda
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le 11 févr. 2014

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Pravda

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