De l’art difficile de faire rire et (en même temps) crier

Avec La Momie, Stephen Sommers brille dans l’art difficile ; beaucoup d’impétrants et peu d’élus ; de la comédie d’aventure familiale, rejoignant Jason et les Argonautes, Les aventuriers de l’Arche perdue Jones ou King Kong. Sommers est un réalisateur surprenant, capable du meilleur (Van Elsing), comme du pire (G.I. Joe : le réveil du Cobra).


La recette semble pourtant simple :
- Deux héros romantiques et antinomiques. Avec Rick O’Connel, Brendan Fraser tient le rôle de sa vie, il ne fera pas mieux. Un légionnaire déserteur, un dur au mal, cynique, égoïste et lucide. Rachel Weisz est une ravissante universitaire, ses cris sonnent justes. Associons aux félicitations son benêt de frère (John Hannah).
- De l’horreur, pas trop, et beaucoup de méchantes bébêtes. Vous apprécierez les scarabées mangeurs de chair et les dix plaies d’Égypte.
- Des créatures fantastiques, des sortilèges, une malédiction abominable et une femme fatale.
- Un méchant inoubliable : Arnold Vosloo est le Grand prêtre Imhotep, altier, orgueilleux et fou de vengeance, sa puissance ira grandissante.
- Des prises de vues réelles ; nous sommes en 1999 ; un vrai désert, de véritables montagnes.
- Des scènes tournées en plateau, avec des temples, des souterrains, des cryptes en stuc, plâtre et fibre de verre, qui, à la fin, s’effondrent “pour de vrai“.
- Des maquillages et peu d’effets spéciaux.
- Trois cents figurants pour la scène d’introduction, une centaine pour les mouvements de foule.
- Un fabuleux trésor et une carte au dit trésor, une société secrète, des guerriers bédouins, des Américains dépourvus de scrupule (pléonasme), une bataille navale, un pilote alcoolique et suicidaire, un combat aérien.
- Des répliques qui fusent. La belle Rachel : « Je vous en prie, arrêtez ! Ils vont mourir ! » « C’est ça l’idée. »
- Une toute petite réserve sur la fin, la chute d’Imhotep est bâclée.
- Et… un rythme trépidant. Tout le secret, toute la difficulté, est dans le rythme.


Le chorégraphe Serge Lifar disait : « A l’origine était la Danse, et la Danse était dans le Rythme et le Rythme était Danse. Au commencement était le Rythme, tout s’est fait en lui, sans lui rien ne s’est fait. » Le Rythme fait aussi la comédie

Step de Boisse

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