Sans surprise, une déception

Avec une certaine ironie, j’ai presque envie de dire qu’il fallait s’y attendre…

Pour schématiser et caricaturer ne serait-ce qu’un tout petit peu :
Les deux premiers Conjuring étaient réaliser par James Wann et étaient excellents, au point qu'ils s'inscrivent aujourd'hui dans la liste des incontournables du cinéma d'horreur.
Et vis à vis des deux opus d'Annabelle et donc de la Nonne, 3 spin-off sortis grâce au succès des deux films, n'étaient pas réalisés par James Wan et étaient par la même occasion, de piètre qualité.

Pour résumer : "Conjuring" est une saga tout bonnement excellente, maîtrisée d’une main de maître par le talentueux James Wan, elle s’inscrit aujourd’hui dans les classiques du cinéma d’horreur.

C’est alors que pour cette fin d’année 2018, un nouveau spin-off est annoncé, cette fois centré sur le personnage de la Nonne, alias l'antagoniste principal de Conjuring 2.
Je trouvai sincèrement l’idée très bonne. En effet, la Nonne était un personnage très charismatique et surtout très effrayant (bien plus effrayant que le personnage d’Annabelle pour le coup), alors en savoir plus sur elle ne pouvait que m’enchanter.
Néanmoins, comme dit précédemment, le problème était le suivant : Le film n’était pas réalisé par James Wan.

Après une bande-annonce plutôt prometteuse (mais une promo' à mon gout légèrement excessive), je me suis laissé dire qu’il ne fallait pas être pessimiste et savoir faire confiance à d’autres réalisateurs…
Le réalisateur de La Nonne était donc Corin Hardy, qui n’avait alors réalisé qu’un seul long-métrage : Le Sanctuaire, qui entre nous n’était pas un chef d’œuvre.
Je ne savais donc pas si je devais m’inquiéter en pensant à la piètre qualité de son seul et unique long-métrage ou si au contraire me rassurer en me disant que ce n’était pas un navet non plus… J’en étais donc là.

Trêve de bavardage, il était donc grand temps d’aller voir le film. J’y suis alors allé et… 
Merde!

La Nonne, c’est avant tout ce film qui avait énormément de potentiel et toutes les clés pour réussir : Un personnage terrifiant, un scénario exploitable et plutôt même intéressant et simplement le fait qu’il soit issu de la saga Conjuring.

Au final ? Le film est un ramassis de clichés. Screamers à souhaits, apparitions ou actions très prévisibles, romance nanardesque entre les protagonistes qui n’a absolument rien à faire dans le film, humour trop présent etc...
En mettant de côté les screamers ou la mise en scène très prévisible, la romance et l’humour du film auraient pu être intéressants si ils avaient été bien exploités et dirigés mais là est le problème récurant du film…
J’ai passé mon temps à me dire « Si seulement c’était bien exploité, si seulement c’était utilisé à bon escient... ».
Je ne cesse de me répéter mais La Nonne avait toutes les clés pour réussir et il n’en est rien...
Tout est prévisible, tout est surfait… Le film est gros.
L’un des principaux soucis du cinéma d’horreur actuel est son rapport avec la peur :
Bon nombres de réalisateurs ne parviennent pas à comprendre que le suggéré est bien plus effrayant que le démontré, car ce dernier suscite l’imagination.
Ici, le personnage de La Nonne apparaît presque à chaque scène et ce dès les 10 premières minutes du film. L’ambiance, le cadre et les personnages n’ont pas le temps d’être convenablement mis dans leur contexte.
Là où je reprochai à Conjuring 2 de ne pas assez exploiter son personnage, La Nonne est ici surexploité, au point de devenir envahissante.

Pour conclure :
Une scène de 5 minutes nous en apprend un peu plus sur le personnage tandis que le reste du film se contente d’enchaîner les scènes grotesques et surfaites.

Finalement, sans surprise, La Nonne est une grande déception...