Nuit sans peur

J'étais intéressé surtout pour la présence de Charlie Kaufman à l'écriture. Et c'est intéressant parce que le film fait un peu écho à Adaptation, puisqu'on y parle de principes narratifs, avec un personnage tout aussi névrosé, même si ici il s'agit d'un gamin.

Le récit est correct, comporte quelques belles idées mais souffre de son concept initial ; en effet, une fois le personnage Dark révélé, tout le reste paraît fade, l'univers potentiellement riche est ici restreint à quelques figures, un peu comme dans Vice Versa où les auteurs réduisaient à 5 émotions la gestion émotionnelle de chaque être humain. On ressent un manque et surtout on a l'impression que l'univers est créé au fur et à mesure, donnant ainsi lieu à des résolutions sorties de nulle part. Certaines scènes restent jolies mais décevantes.

La mise en scène est agréable. Le réalisateur semble reprendre le style Pixar/Dreamworks et Cie qui encombre nos cinémas, mais si on y regarde de plus près, on découvre quelques textures particulières, des décors plus ternes et sombres, des effets d'aquarelle discrets ; c'est riche et on change un peu de la palette multicolore des deux grands studios pré-cités. L'animation est correcte, les personnages sont expressifs, leur design est sympa (un peu différent de ce que l'on voit habituellement dans ce style). La musique est trop envahissante. Les ambiances sont bien gérées.

Bref, ça se regarde.