La Nuit du chasseur est un de ces films étranges et fascinants qui laissent une trace durable. En tant que spectateur, j'ai été immédiatement captivé par son atmosphère singulière, qui mélange le conte de fées noir et l'horreur psychologique. C'est le seul film réalisé par Charles Laughton, et je trouve qu'il a réussi à créer une œuvre incroyablement stylisée et audacieuse.
Mon appréciation est de 7 sur 10 parce que, même si le film est un chef-d'œuvre visuel et thématique, son rythme est parfois un peu inégal, et l'aspect onirique (et parfois un peu théâtral) de certaines scènes m'a parfois sorti de l'immersion totale.
Ce que j'ai adoré : Le Style et Mitchum
- L'élément le plus frappant est bien sûr la performance de Robert Mitchum dans le rôle de Harry Powell, le faux pasteur et tueur en série. Il est absolument terrifiant et magnétique. Ses mains tatouées, « LOVE » et « HATE », sont devenues des symboles instantanés de la dualité du bien et du mal. Chaque fois qu'il est à l'écran, le film prend une intensité incroyable.
- J'ai aussi été époustouflé par l'esthétique. Laughton utilise de manière géniale l'imagerie du muet et l'expressionnisme allemand. La façon dont il filme les deux enfants, John et Pearl, fuyant le long de la rivière, créant des tableaux sublimes et inquiétants, est poétique. La scène dans la grange, avec la silhouette de Powell au loin, est une masterclass de l'horreur suggérée.
Ce qui m'a moins accroché : Le Rythme
- Si la première moitié est une montée en tension implacable, le film ralentit significativement lorsque les enfants trouvent refuge auprès de Rachel Cooper (jouée par la merveilleuse Lillian Gish). Bien que cette partie soit essentielle pour amener un contraste d'espoir et de résilience, et Gish soit la figure maternelle parfaite, j'ai trouvé que le récit perdait un peu de son élan initial. Le passage du thriller noir au mélodrame teinté de spiritualité se fait un peu abruptement à mon goût, même si la confrontation finale est puissante.
Conclusion
- La Nuit du chasseur est une expérience cinématographique unique. C'est un conte moral intemporel et visuellement stupéfiant sur l'innocence face à la prédation. Je le recommande vivement, ne serait-ce que pour l'iconique performance de Mitchum et son esthétique qui n'a pas pris une ride. C'est un film qui est plus grand que la somme de ses parties, même si son rythme lui coûte des points dans ma notation personnelle.