Pourquoi avoir choisi d'adapter ce livre ?

''La petite dernière'' est une adaptation qui fait le choix de se concentrer sur l'homosexualité de son héroïne et sur son adolescence.

Alors que le fait que Fatima Daas soit lesbienne n'est finalement pas tant le sujet centrale du roman, en n'étant même pas mentionné sur la quatrième de couverture.

Cela amène à l'ajout d'une scène de rendez-vous dans une voiture qui n'était vraiment pas nécessaire.

Mais cela amène aussi à en voir davantage sur le milieu lesbien, entre différentes boîtes de nuit et la pride.

Et la romance au centre du récit est assez touchante.

Par contre, on perd beaucoup avec cette réécriture.

La thématique de la famille est réduite au stricte minimum, alors que le titre de l'œuvre vient justement de ce dernier.

L'homophobie intériorisée par Fatima Daas ainsi que sa difficulté à parler de ses sentiments et à donner de l'affection sont également résumés à quelques scènes dans le film.

Et même si j'apprécie le personnage qui remplace Nina, je regrette quand même le sujet du deuil d'un premier amour.

Cela me questionne sur l'intérêt d'avoir choisi d'adapter ce roman pour raconter ce film.

Car à côté, même si je préfère les changements de temporalités dans le roman, je comprends que Hafsia Herzi ait choisi de se concentrer sur une seule période et de rendre la narration linéaire.

En revanche, je trouve qu'on perd vraiment beaucoup en caractérisation de l'héroïne en ne traitant pas de son enfance. Même pour parler de l'homosexualité, en n'incluant pas la scène d'action ou vérité par exemple.

Je comprends aussi les libertés d'adaptation. Mais il fallait alors davantage l'assumer, car certains passages venant de l'œuvre d'origine ont beaucoup moins leur place dans ce nouveau récit (ex : la scène de confession à un imam, le fait d'aller revoir son ex, etc.).

Sans parler de la scène finale qui s'éternise, prend quelques libertés mais n'apporte finalement rien aux sujets du film.

On se retrouve donc avec un film assez sympathique, mais qui sonne finalement assez creux voire incohérent par instants.

Mais je tiens quand même à saluer la performance de Nadia Melliti et celle de Park Ji-Min.