La violence urbaine des années de plomb italiennes, encore et toujours. Pressurisé par son ministre suite à l'évasion de tout un gang, le préfet est contraint de faire appel à Maurizio Merli, commissaire tellement hard-boiled qu'il avait été mis sur le banc de touche. Fini la sociologie (texto), place aux courses-poursuite en motos (jolie séquence) et aux reviviscences traumatiques qui justifient la vengeance et les exécutions sommaires de voyous. Le procureur a beau tenter de rappeler les règles d'un État de droit à notre flic/vigilante moustachu (c'est l'IGPN d'Olivier Marshall avant l'heure), c'est peine perdue et les cadavres s'accumulent sur des prises de risques toujours plus importantes (la planque dans le coffre de la voiture des braqueurs !).


Le dévoilement progressif du deuil traumatique de Merli est bien monté, laissant espérer un possible exorcisme de ses démons intérieurs... Mais non, jusqu'au bout, seule prévaut la loi du bourreau. La Peur règne sur la ville s'avère donc être un poliziottesco plutôt classique dans son approche très droitière du cahier des charges du genre. Pour autant, le film est bien réalisé et rythmé, avec le charme de cette époque (le vieux bus avec le vendeur de ticket à l'arrière) et des placements de produits tellement évidents (Fernet-Branca, Cynar, Pejo et Marlboro) qu'ils tournent presque au gag.


Belle copie sur l'édition BR du Chat qui fume.

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le 10 janv. 2024

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