Dawn of the Planet of the Apes aura été l’une de mes plus grosses attentes au ciné. Surtout à cause de sa bande-annonce avec une musique épique qui annonçait un affrontement digne de ce nom. Sauf que les traducteurs français sont cons et qu’en aucun cas, ce film n’allait nous montrer un vrai affrontement homme/singe. Cette faute impardonnable de nos traducteurs (merde, vous auriez pu appeler ce film « A l’Aube de la Planète des Singes »), aura fait mordre l’hameçon a pas mal de gens ressortant déçu, tout simplement parce qu’on leur a mal vendu ce film.
Mais moi, j’avais quand même adoré. Quand je suis au ciné, je me laisse emporter par les effets spéciaux et l’action, et ça me plaisait. Car avouons-le, visuellement, Dawn of the Planet of the Apes est grandiose. Oui, grandiose. Et je ne parle pas que du motion capture irréprochable ou des explosions à tout va, je parle aussi de certaines idées de mise en scènes réussis.
On commence d’abord par les effets spéciaux. C’est stupéfiant. Beaucoup l’ont dit, on a vraiment l’impression que les personnages sont de vrais singes. L’équipe des effets spéciaux à même pousser à fond le perfectionnisme avec les poils. A différents endroits des corps de singes, il y a plus ou moins de poils par-ci, une touffe de poils par-là, et je trouve ça énorme. On aura également le combat final dans la grande tour entièrement faite en numérique (alors que 80% du film a été tourné en extérieur). Encore une fois, les effets spéciaux sont irréprochables. On voit des singes se battre sur une tour immense et on y croit.
Concernant la mise en scène, je trouve que Matt Reeves a tenté des choses. Pour un blockbuster, je trouve que ça a de l’audace. On repensera tous à ce plan du tank qui envoie du rêve tellement c’est bien foutu. On remarquera aussi un plan séquence dans lequel on peut voir Jason Clark dans une maison en train de fuir les singes, parfaitement cadré, millimétré, bref, un vrai travail de mise en scène. D’ailleurs, les personnages sont parfaitement mis en valeur par le cadrage. Caesar est charismatique comme jamais et on voit que c’est lui le patron grâce à des contre-plongées bien badass. Bref, en therme de mise en scène, Dawn of the Planet of the Apes est plein de bonnes idées, et je trouve ça bien pour un blockbuster. Perso, je m’en prend plein la gueule à chaque fois.
Quant à l’écriture, même si le scénario est simple et sans trop d’originalité, il n’est pas pour autant mauvais. Alors oui, c’est chiant quand on passe vingt minutes à nous montrer la différence entre un « bon humain » et un « humain connard » incapable de rester calme face des singes pourtant coopératifs. Mais ce que je trouve judicieux dans le scénario, c’est qu’à aucun moment il ne dit qui a raison ou qui a tort. Personne n’est réellement méchant dans le film, chacun répond à ses principes. Les hommes sont cons parce qu’ils ont peurs des singes. Koba déclenche une guerre car il n’a jamais vu de bon fond dans les humains (torturé et mis en cage toute sa vie). Au final, le conflit idéologique entre Koba et Caear est plutôt bien foutu. Caesar a rencontré des humains « gentils » dans sa vie et Koba non, et c’est pour ça qu’il agit ainsi. Il est alors logique que ce conflit idéologique grimpe en violence lorsqu’il est impossible de trouver un terrain d’entente.
Et c’est là tout le génie de ce film. Si au départ, on nous vend la civilisation simiesque comme idéale où tout le monde s’entend bien et que des principes sont mis en place (Ape not kill Ape). On se rend bien compte par la suite qu’eux aussi ont un bas fond. Après tout, Koba lui-même brisera son serment en tuant un singe ne voulant pas répondre à ses ordres et d’autres approuveront son acte. Lorsque tout un peuple est dirigé par une personne, elle peut être pacifique (avec Caesar), mais lorsque ce même peuple est guidé par une personne remplie de haine (Koba), celui-ci le suivra sans broncher
Et puis merde, toute l’intro se fait en langage de signe sans aucun dialogue, si ça c’est pas une prise de risque !
En bref, Dawn of the Planet of the Apes a un fond politique intéressant et travaillé qui ne se résume pas uniquement à « singe gentil » contre « singe méchant ». Les personnages sont donc bien écrits. Sauf peut-être quelques humains, notamment le gosse de Jason Clark qui passe son temps à dessiner et qui donne son exemplaire du roman graphique « Black Hole », à Maurice juste pour montrer que les humains et les singes, bah ils peuvent être copains en fait. Il y aussi le personnage de Gary Oldman. Même si Oldman est un grand acteur, le voir chialer quand il voit des photos de ses gosses, ça nous fait pas grand-chose, on ne le connaît pas assez pour s’y attacher (alors qu’Oldman y met tous son cœur).
Bon, après, le film a quand même quelques incohérences. Un p’tit truc qui me titille, c’est voir un gosse de moins de dix ans dans le film. Je veux dire, c’est la fin du monde depuis dix ans, me faites pas croire qu’en période de crise avec des émeutes et une épidémie mondiale, des gens se sont dit : « hey, si on faisait un gosse ».
Enfin bref, ça n’empêche que personnellement, j’ai adoré ce film, le motion-capture est parfait, Andy Serkis énorme, le film n’est pas dénudé de messages, les scènes d’actions sont épiques, la musique rend un vibrant hommage au thème de Jerry Goldsmith en reprenant quelques sonorités du thème du premier Planète des Singes de 1968. Bref, c’est du bon blockbuster digne d’un Mad Max Fury Road et j’ai vraiment hâte de voir la conclusion de cette trilogie au cinéma avec « War of the Planet of the Apes ».

Créée

le 5 août 2017

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James-Betaman

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