Après un premier volet plutôt réussi et prometteur le second sombre dans les abysses du mauvais divertissement, alors ce n'est sûrement pas le pire du genre mais le contraste avec le premier et les promesses foutues en l'air me le font déprécier particulièrement.
Un gâchis, car si le premier était une génèse nous avons là ou plutôt nous aurions du avoir, un récit fondateur tragique. Dieu sait que j'aime ça la naissance d'un mythe, la fondation d'une nation dans la guerre, le sang et la fange, les déchirements idéologiques, les trahisons fratricides, la manipulation d'une masse et des personnages choisissant de suivre la rancoeur ou leur juste devoir.
Mais nono, rien, le film se repose sur son histoire et ne propose rien qui puisse transposer ce qu'elle recèle à l'image.
La trahison fraternelle de Koba n'a que peu d'impact, sa relation avec césar étant à peine esquissée malgré quelques idées comme le pardon qu'il lui donne à de multiples reprises, le régicide et le tournant idéologique que prendrais le peuple singe galvanisé n'ont pas l'ampleur que réclame le contexte.
AH J'ENRAGE !!! Cette partie aurait du me retourner, me faire bouillir les entrailles au lieu de ça j'ai lâché un soupir ( serait-ce Denis derrière la caméra ...)
En plus de ça le contrepoint humain est inexistant, il n'y a aucun attachement pour les personnages car il n'y a pas de personnages, qui dit pas de personnage dit également des acteurs aux fraises passant le film à faire des têtes de demeurés à défaut d'avoir quelque chose à jouer. Ils sont là parce-qu' il fallait foutre des humains, un peu comme dans les films du monsterverse.
Je passe sur cette manière ininspirée d'introduire le contexte avec une narration explicative sur des images insipides. Il aurait été beaucoup plus prenant et immersif de commencer directement dans un monde de singes faisant confiance à l'intuition du spectateur pour deviner le sort des humains, sa mémoire également des derniers évènements du premier volet.
Ainsi l'apparition inespérée d'un individu serait venu chamboulé le paradigme du spectateur placé du point de vu simiesque, ça aurait même été très cocasse de voir une autre espèce s'étonner de trouver encore des représentants d'une espèce supposée éteinte, la nôtre.
D'ailleurs il me semble si ma mémoire est bonne, que le film originel prenait ce genre de point de vue tenu dans l'ignorance comme introduction.
Enfin bref, de toute manière ici il n'y en pas, de point de vue, c'est un film sans parti-pris, sans volonté de choisir ce qu'il vaut d'être montrer ou encore comment le montrer, on nous récite un scénario comme les fables à l'école primaire, c'est sans intérêt.
Un petit mot sur la communauté singe qui ressemble drôlement à l'idéal familial américain, avec en prime des femelles qui au delà de la mère au foyer sont carrément reléguées au rang de poule pondeuse.
J'aurais aimé voir un vrai, un grand récit fondateur avec ses héros et ses tragédies, j'aurais aimé une tension réellement explosive entre le peuple humain et le peuple singe mais au final, nous avons un film gangréné par le communautarisme américain et une idéologie de l'entre-soi familial mièvre et cliché au possible, avec un singe numérique qui fronce les sourcils pendant deux heures digne héritier d'hayden christensen dans "la revanche des sith".