La Princesse et la Grenouille
6.4
La Princesse et la Grenouille

Long-métrage d'animation de John Musker et Ron Clements (2009)

Ce Disney aurait pu parfaitement être réalisé aussi bien à la fin des années trente que dans les années cinquante à quatre-vingt-dix, c'en est vraiment étonnant qu'il remonte à 2009.
Mais après quasi une décennie d'essais en tout genre (grandes aventures comme "Atlantide, le monde perdu", histoires à la Tex Avery comme "Kuzco" et "La ferme se rebelle" et premiers essais en numérique plus ou moins réussis : "Bienvenue chez les Robinson", "Volt, star malgré lui"), l'équipe Disney a décidé de revenir à ce qui a fait Le succès à ses grandes heures : le conte de fées. Et pourquoi pas appeler le duo de "La petite sirène" carton en 1989 et d'"Aladdin" en 1992 ?
Excellente idée, mais un peu déstabilisante car nous pensions que Disney en avait définitivement fini avec l'animation traditionnelle. Donc tranchant totalement avec "Volt, star malgré lui" : voici l'histoire d'un prince transformé en grenouille par un méchant vaudou. Une fois grenouille, le prince, involontairement fera d'une humble et rêveuse serveuse, aussi une grenouille.
Et c'est parti pour ce duo improbable qui va se balader le temps d'une soirée dans les bayous de Louisiane. Ils vont rencontrer Louis, un crocodile trompettiste (oui pourquoi pas) et Ray : un luciole qui est une vraie lumière.


Ces deux derniers sont parmi les seconds rôles les plus réussis depuis longtemps dans un Disney, Louis et Ray forment une paire irrésistible, renforcé dans le doublage français par le plaisir d'entendre l'énergie de Richard Darbois et d'Anthony Kavanagh. Ils multiplient les gags : le coups des ronces dans les fesses de Louis est un sommet de drôlerie.
De ce fait à côté d'eux, les premiers rôles : Tiana et Naveen paraissent plutôt fades, leur relation au cheminement classique et prévisible (c'est un conte après tout) est construite dans une série de péripéties imaginatives mais parfois vaines. Tout comme certaines chansons, pas forcément nécessaires. Car le film est aussi une comédie musicale, les séquences sont parfois très réussies.
Quand au méchant : Facilier, ce n'est pas un grand méchant de Disney, il est original et à tout ce qu'il faut d'effrayant mais il est trop effacé.
L'histoire se déroule dans le décor de la Nouvelle-Orléans et des bayous : ils sont beaux, surtout mise en valeur dans le final.


Quand au doublage français, ayant un casting de pointures, outre Darbois cité plus haut, on y entend Alexis Tomassian, Frantz Confiac, Michel Papineschi, Dorothée Pousséo, Jacques Frantz, Thierry Desroses, etc... : c'est un vrai bonheur. Cela fait aussi longtemps qu'on avait pas entendu autant de talents dans un Disney.


En résumé, "La princesse et la grenouille" retrouve avec efficacité le ton de ses classiques tout en y mettant logiquement un peu de modernité, en accordant une place de choix à ses personnages secondaires. C'est charmant, agréable, souvent irrésistible.

Créée

le 22 nov. 2021

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Derrick528

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