"Dead end" suit le quotidien d'une rue de New York où se côtoient les riches et les pauvres-pas-encore-chassés, pendant la Grande Dépression.

Il y a la famille riche, avec le fiston qui voudrait se prouver qu'il est courageux face aux gamins de la rue et la grande soeur qui flirte avec un gars. Il y a le groupe de garçons de la rue, qui tournent un peu mal ; il y a la grande soeur (Sylvia Sidney) qui bosse dur et qui s'inquiète pour son petit frère ; l'architecte au chômage qui vit de petits boulots (Joël McCrea) ; un ancien gamin du quartier devenu mafieux, qui a changé de visage (Bogart).

Quelques intrigues se nouent et se dénouent : Baby Face Martin se cache, prépare un casse, est finalement démasqué et abattu par l'architecte ; les gamins tabassent le gosse de riche : l'un d'eux poignard dans le bras le père, se cache de la police, songe à dessouder un soi-disant copain qui l'a vendu, puis décide de se rendre à la police.

Ce film repose sur un décor reconstituant la rue. Il annonce déjà la qualité des films des années 40-50, avec une grande maturité photographique : certains plans en contre-plongée du gamin observant ses camarades rassemblés autour d'un brasero sont fort beaux.

Le parti-pris, de nouer quelques intrigues ensemble, est aujourd'hui moins convaincant au niveau du rythme, qui rappelle un peu le théâtre filmé. C'était cependant un parti-pris courageux, et la noirceur du destin des personnages est plutôt inhabituelle dans le monde hollywoodien. Cela dit, la bande de gamins, qui est censée être au centre du film, est assez stéréotypée et sent le studio. En allant encore plus loin dans le réalisme, Wyler aurait pu faire un très grand film. Dommage qu'il ne pousse pas l'audace plus loin...
zardoz6704
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le 29 mai 2013

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