Oury a toujours cherché à tourner avec les acteurs comiques bankables du moment. De Funès dans les années 60/70, Pierre Richard et Coluche dans les années 80. Il y avait une forme de logique de voir Christian Clavier auréolé du succès des Visiteurs et ses quatorze millions d'entrées aller tourner chez ce réalisateur auteur de plusieurs classiques du cinéma comique français comme La Grande Vadrouille ou Le Corniaud. En plus, ne voit-on pas en Clavier un successeur de De Funès ?
Pour autant, Oury, à partir des années 80, rencontre moins le succès. Et ses films ne sont pas terribles. Clavier, déjà dans un rôle de bourgeois inquiet, gesticulant et hurlant jusqu'à plus soif (de l'or) reprend justement le jeu de De Funès. Son abattage, le rythme soutenu et cette grande dame du théâtre qu'était Tsilla Chelton rend le film moins catastrophique que je ne l'avais pressenti. Certains gags tirent en longueur (le coup du billet de cinq cents francs, la destruction des maisons à la pelleteuse) mais rien de grave.
Entre les cascades, une histoire d'amour compliquée et l'énergie du comédien principal, oui, on est vraiment dans un film de Gérard Oury. Mais sans Louis de Funès. Et ça, ça fait toute la différence. Car lui se serait éclaté à jouer ce Urbain Donnadieu fourbe et avare. Et ça aurait donné autre chose même si Clavier ne démérite pas non plus hein. Mais ça reste Clavier.