Tout comme dans "La cigarette" (1919), les problèmes quotidien du ménage sont au coeur du cinéma de Germaine Dulac. La peur de la lassitude de l'autre hante le scénario de ce film. Si dans "La cigarette" la jalousie était au coeur du film, ici l'amour semble éteint. La routine a gagnée le pas sur la passion et on ne fait plus que vivre ensemble sans se regarder. A se taper sur les nerfs, la vie sociale rangée oppressante. La psychose du couple est au coeur du film et Germaine Dulac la filme désormais de façon radicale, en expérimentant les nouvelles techniques du montage empruntées aux surréalistes et au cinéma allemand et russe. Surimpressions, fondus, ralentis, déformations, gros plans, décadrages, tout est bon à prendre pour ce film amer, bien loin des mélodrames romantiques commerciaux de l'époque.