🎬 LA TOUR DE GLACE - Lucile Hadžihalilović | ⭐ 5/10
"𝘈𝘯𝘯𝘦́𝘦𝘴 1970. 𝘑𝘦𝘢𝘯𝘯𝘦 𝘧𝘶𝘨𝘶𝘦 𝘥𝘦 𝘴𝘰𝘯 𝘧𝘰𝘺𝘦𝘳 𝘥𝘦 𝘩𝘢𝘶𝘵𝘦 𝘮𝘰𝘯𝘵𝘢𝘨𝘯𝘦 𝘱𝘰𝘶𝘳 𝘳𝘦𝘫𝘰𝘪𝘯𝘥𝘳𝘦 𝘭𝘢 𝘷𝘪𝘭𝘭𝘦. 𝘋𝘢𝘯𝘴 𝘭𝘦 𝘴𝘵𝘶𝘥𝘪𝘰 𝘰𝘶̀ 𝘦𝘭𝘭𝘦 𝘴'𝘦𝘴𝘵 𝘳𝘦́𝘧𝘶𝘨𝘪𝘦́𝘦, 𝘭𝘢 𝘫𝘦𝘶𝘯𝘦 𝘧𝘪𝘭𝘭𝘦 𝘵𝘰𝘮𝘣𝘦 𝘴𝘰𝘶𝘴 𝘭𝘦 𝘤𝘩𝘢𝘳𝘮𝘦 𝘥𝘦 𝘊𝘳𝘪𝘴𝘵𝘪𝘯𝘢, 𝘭'𝘦́𝘯𝘪𝘨𝘮𝘢𝘵𝘪𝘲𝘶𝘦 𝘴𝘵𝘢𝘳 𝘥𝘶 𝘧𝘪𝘭𝘮 𝘓𝘢 𝘙𝘦𝘪𝘯𝘦 𝘥𝘦𝘴 𝘕𝘦𝘪𝘨𝘦𝘴, 𝘴𝘰𝘯 𝘤𝘰𝘯𝘵𝘦 𝘧𝘦́𝘵𝘪𝘤𝘩𝘦. 𝘜𝘯𝘦 𝘵𝘳𝘰𝘶𝘣𝘭𝘢𝘯𝘵𝘦 𝘳𝘦𝘭𝘢𝘵𝘪𝘰𝘯 𝘴'𝘪𝘯𝘴𝘵𝘢𝘭𝘭𝘦 𝘦𝘯𝘵𝘳𝘦 𝘭'𝘢𝘤𝘵𝘳𝘪𝘤𝘦 𝘦𝘵 𝘭𝘢 𝘫𝘦𝘶𝘯𝘦 𝘧𝘪𝘭𝘭𝘦."
Lucile Hadžihalilović déploie un univers visuel somptueux, baigné de scintillements, de miroirs brisés et de compositions proches du tableau vivant. Entre paysages enneigés et décors d’hôtel décatis, elle installe un climat hypnotique où l’onirisme se mêle à l’inquiétante étrangeté.
Mais cette splendeur visuelle se heurte à un scénario trop conceptuel, voire inabouti. Le film manque cruellement de rythme et d'écriture. Il faut par exemple attendre 50 minutes pour voir la première scène dialoguée entre les deux femmes, alors que tout l'enjeu du film porte sur l'ambiguïté de leur relation.
Les personnages ne sont pas assez étoffés, ce qui empêche les actrices de développer tout leur talent. Qu'il est frustrant de simplement toucher du doigt cette facette du jeu de Marion Cotillard, troublante dans ce registre de la cruauté, mais qui semble sous-jouer, totalement à distance de son personnage. Après Annette et Little Girl Blue, elle confirme un virage vers des choix de rôles audacieux, au risque de creuser un peu plus le fossé avec le grand public et de s'enfermer, elle aussi, dans une tour de glace.
Restent des moments saisissants de beauté inquiétante et de mystère vaporeux, des idées de mise en scène comme ce mannequin habillé et coiffé à l’image de l’héroïne et que l'on retrouve régulièrement dans le champ, ou en arrière plan, tel une ombre fantomatique.
En définitive, La Tour de glace est un conte vénéneux, hypnotique et singulier, porté par une mise en scène de haute tenue, qui séduit par son audace esthétique autant qu’il frustre par son absence de fond.
Ma page ciné instagram : fenetre_sur_salle