Un très beau film, au scénario puissant. Au centre du récit : Marianne, une médecin hospitalière spécialisée en urologie ; Tor, un infirmier qui travaille avec Marianne; Heidi, une amie de Marianne qui travaille pour la ville d'Oslo. Ce que raconte le film, c'est en quelque sorte la petite musique de la vie. Chacun cherche sa voie, se heurte à des murs, se ferme dans la culpabilité, traverse des moments de bonheur... et parfois, "l'amour surgit comme un voleur" (Genet). Au gré des traversées de ferry entre Oslo et Nesodden, ces personnages parlent d'eux-mêmes et de leur sexualité dans un langage cru, par lequel l'impudeur délivre la vérité brut. Dans la première partie du film, la sexualité semble l'espace de préoccupation principal de Tor et Mariane. Mais deux amours vont se nouer peu à peu, la sexualité ne suffit pas. Ce sont alors les plus beaux moments du film, éblouissants et émouvants.
Tous ces jeux de métamorphose s'agencent progressivement, rythmés par une musique à la fois douce et exprimant... une certaine confiance. Dans cette baie magnifique bercée par les clapotis de l'eau et le ciel d'été, un petit monde d'humains parvient à résoudre certaines tensions de leur existence. L'été est doux, on pourrait croire cette cité paisible éternelle.
Les acteurs sont admirables. Bouleversants. C'est un film qui peut réconcilier avec le réel. Un film qui véhicule une joie profonde, sans éluder les écueils de la vie avec leurs lots de souffrance. Une belle leçon de vie.