Le Plus est l'Ennemi du Bien

La vengeance de la femme au serpent A.K.A. Gator Bait 2 Cajun Justice est la suite 14 après du film Les marais de la haine. Les époux Sebastian (Ferd et Beverly) rempile donc pour un nouveau film commandité par Paramount pour le marché de la VHS. Une suite totalement orientée vers le rape and revenge qui va beaucoup perdre en subtilité mais gagner en brutalité et en violence (pas forcément pour le meilleur).

Dans cette suite on retrouve donc Big T qui vient tout juste d'épouser Angélique , une jeune fille de la ville. Ensemble ils partent s'installer pour vivre des jours paisibles dans le bayou lorsque cinq rednecks débarquent pour gâcher leur douce idylle. Big T sera laissé pour mort et Angélique sera violée avant d'entreprendre une terrible vengeance.

L'actrice principale des Marais de la Haine Claudia Jennings étant décédée dix ans auparavant cette suite s'articule donc autour du personnage de Big T qui est le jeune frère de Désirée dans le premier film. Pas trop à cheval sur la cohérence et la continuité des faits, le personnage retrouve la parole alors que dans le premier film il était muet et qu'on nous expliquait même qu'il avait la langue coupée. On retrouve aussi le personnage de Leroy en tant que rival de Big T et chef de meute, ce qui est plutôt étonnant vu que le personnage était mort dans le premier film, mais bon on est plus à ça près. Comme pour Ferd et Beverly Sebastian le cinéma est une affaire de famille, c'est le fiston Tracy Loren qui incarne Big T et c'est à la belle sœur et épouse du frère de Tracy, Jan Sebastian, que revient la difficile épreuve de faire oublier Claudia Jennings. La comédienne sans avoir le charisme de l'original s'en sort pas trop mal même si elle est objectivement plus convaincante en fragile victime qu'en guerrière du bayou.

Gator Bait Cajun Justice est une suite décevante qui s'oriente vers un rape and revenge des plus basique dans sa construction. Alors que le premier film proposait des personnages plutôt nuancés et que la mise en scène évitait les aspects les plus crapoteux de son script, cette fois ci le film y va franchement sur l'érotisme, la violence et le sadisme avec des personnages bien caricaturaux. Les deux amoureux sont des gentils tourteaux et les cinq rednecks sont des bons abrutis crasseux, violents et obsédés qui passe leur temps à grimacer ou sourire niaisement devant la caméra. La palme revient au personnage de Geke, un chevelu qui bégaie et qui passe tout le film avec un rictus qui lui met la bouche de travers avec un œil à moitié fermé. Le voir se balader avec sa tronche d'ahuri et une culotte sur la tête prête fatalement plus à sourire qu'à trembler. Alors que le premier film était parfois critiqué pour son manque de séquences chocs cette fois ci Ferd et Beverly Sebastian en font presque trop notamment sur le registre de l'érotisme avec un côté rince toi l’œil en exhibant largement leur actrice (et donc belle fille). Quant à la violence et au sadisme un poil crapoteux, le film fait parfois durer plus que de raison ses séquences de viol et d'humiliation allant jusqu'à faire un clin d’œil un peu déplacé car trop facile au Délivrance de John Boorman. Alors oui il y-a plus de cul, plus de sang, plus de violence graphique à l'écran mais paradoxalement le film est beaucoup moins fort et marquant que le premier opus.

Objectivement cette suite n'apporte pas grand chose de palpitant... On pardonnera qu'elle se perde dans ses incohérences de continuité mais beaucoup moins de la voir se désincarner à vouloir en faire trop.

La critique illustré Ici