La vérité évidente de mon plaisir à chacun des films de Clouzot

Après le super travail de Clouzot sur différents films comme le Corbeau et les Diaboliques, j’ai décidé de me pencher sur son film de 1960 qui s’intitule la Vérité. Clouzot nous raconte l’histoire de Brigitte Meursault jouée par Brigitte Bardot qui va subir un procès en cours d’assise car elle a tué son petit ami. On va donc suivre ce procès ainsi que de nombreux retour en arrière afin de découvrir la rencontre de ce couple et les raisons de sa rupture jusqu’au meurtre.
Dans ce film, on retrouve tout le génie de Clouzot qui, décidément rentre à mes yeux dans mon panthéon personnel des meilleurs réalisateurs car, avec ce film, il a confirmé mon regard sur son œuvre. J’aime son traitement de la noirceur dans la force de ses personnages dans ce film. On retrouve également, l’importance de la musique comme dans l’Assassin habite au 21. On retrouve aussi la misogynie caractérisée par ce procès où l’on juge une femme juste pour sa beauté et pour son absence de mœurs. Ce film, à mes yeux, possède un grand discours avant-gardiste avec cette femme ne rentrant pas dans les mœurs d’une autre époque tout en suivant, dans les flashbacks, cette jeunesse qui se rebelle incarné par le personnage de Michel (ami de Brigitte Meursault). Cette jeunesse contraste avec ce procès et surtout ce juge, qui lui parle de travail, de mérite, de vieilles valeurs et qui incarne l’antithèse de Michel. On retrouve la noirceur aussi avec les avocats où chacun défend professionnellement sa ligne. Les avocats sont joués par Charles Vanel pour la défense et Paul Meurisse pour l’avocat des parties civiles et qui était déjà monstrueusement affreux dans les Diaboliques. Ici, le personnage de Paul Meurisse va pousser le personnage de femme volage jusqu’au bout. Le personnage de Charles Vanel qui arrive au fur et à mesure à faire passer la victime ( joué par magistral Sami Frey) comme étant loin de l’image du garçon parfait subtilement parlant.
La caméra joue aussi avec nous dans le désir ( première scène de sexe), dans le malaise avec ce huis-clos surtout dominé par des hommes, ainsi que dans la volonté d’être la seule à posséder le pouvoir du témoignage notamment dans les scènes de dispute, car au final tout le monde à vu quelque chose mais au final, personne n’a rien vu.
Mon seul regret est de ne pas pouvoir vous parler de la fin qui est surement la fin la plus noire et la plus magistrale que j’a pu apercevoir dans l’histoire du cinéma.

Roxass
9
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le 11 mai 2021

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Roxas Stendhal

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