La première demi-heure est telle qu'attendue explorant magnifiquement le revers de la médaille du glorieux Holmes. Tout est très bien dialogué, et ça ne faiblira pas par la suite de ce côté là. Robert Stephens est bourré de charme tout comme Colin Blakely est un truculent et magnifique Watson. L'ambiance est assez unique pour être remarquable et il s'en faut de peu pour être emporté par la démarche.

C'est plutôt que l'enquête est totalement accessoire et pas du tout passionnante, surtout pour qui succombe aux charmes de Holmes le détective. Évidemment, me direz-vous, c'est volontaire. Holmes succombe lui aux charmes de Geneviève Page. Or, c'est loin d'être mon cas... c'est éclaté, varié, décalé, aussi léger que pesant comme une brume. C'est bien pensé (***spoiler***on arriverait même à rendre crédible un sous-marin de nains déguisé en monstre du Loch Ness***spoiler***), c'est joli, mélancolique et tout ça, mais c'est quand même une heure et des bananes centrées sur une enquête qui n'en est pas une. L'une des enquêtes les plus décevantes et les moins passionnantes du célèbre détective, comme il le dit lui-même à la fin. Et non, je n'ai pas trouvé ça excessivement drôle non plus.

Élémentaire oui, mais quelque part un peu naïf aussi. Car malheureusement, pendant ce temps, on n'en apprend pas beaucoup plus sur les dessous de Holmes. Tout juste, on voudra nous faire avaler qu'il a été aveuglé par le charme Teuton. Mouais. A part ça, Holmes avance quelques indices éparses rapidement tombés du panier pour faire avancer une enquête sans objectif alors que nous savons tous, même lui, que cette femme est louche d'entrée. La première nuit est belle de non-dits. Il y a de beaux moments qui s'en répercutent comme celui de l'ombrelle mais j'ai bien eu du mal à le croire perturbé par l'amour.

Néanmoins, je n'ai pas revu les autres Sherlock depuis l'enfance, donc je risque peut-être de me faire mal en commençant par celui-ci qui constitue peut-être une des versions les plus originales et les mieux interprétées. Quoique j'ai vraiment eu beaucoup de mal avec Geneviève Page...

Créée

le 27 févr. 2012

Critique lue 1.4K fois

30 j'aime

15 commentaires

drélium

Écrit par

Critique lue 1.4K fois

30
15

D'autres avis sur La Vie privée de Sherlock Holmes

La Vie privée de Sherlock Holmes
Torpenn
9

Blakely's thé

La Vie privée de Sherlock Holmes est un petit miracle à lui tout seul. Affrontant une légende aux adaptations multiples, il arrive à la fois à être fidèle à l'esprit du corpus et à démythifier...

le 11 juil. 2011

71 j'aime

66

La Vie privée de Sherlock Holmes
drélium
6

Cher Loch Ness

La première demi-heure est telle qu'attendue explorant magnifiquement le revers de la médaille du glorieux Holmes. Tout est très bien dialogué, et ça ne faiblira pas par la suite de ce côté là...

le 27 févr. 2012

30 j'aime

15

Du même critique

Drive
drélium
5

Dry

Une masse du public en extase, une presse dithyrambique, une moyenne SC indolente, un paquet d'éclaireurs divers et variés quasi unanimes en 8 et 9. Même le projectionniste avant la séance me sort un...

le 12 oct. 2011

204 j'aime

86

World War Z
drélium
2

Brade pire.

Misérable. Pire film de zombies. Je m'attendais à rien et j'ai eu rien. J'ai même eu plus que rien, ou plutôt moins que rien. Il n'y a rien. Les seules scènes valables sont les trois moments...

le 5 juil. 2013

180 j'aime

66

Requiem pour un massacre
drélium
10

Va et regarde la guerre

Il y a peut-être un micro poil trop de gros plans de visages pétrifiés qui mettent en évidence un fond légèrement binaire comparé à d'autres œuvres plus ambigües et analytiques. Il n'est pas question...

le 27 avr. 2011

175 j'aime

18