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LA VOISINE IDÉAL
Les documentaires de Netflix ont souvent cette capacité singulière : celle de refléter, à travers des histoires locales, l’état de santé d’un pays tout entier. La Voisine idéale en est l’illustration parfaite. La plupart des images proviennent des archives de la police. On y découvre une vieille dame blanche vivant dans une petite rue pavillonnaire, au cœur d’un quartier majoritairement noir. Devant sa maison s’étend une pelouse bien entretenue, protégée par un panneau « Propriété privée ». Pourtant, les enfants du voisinage y jouent régulièrement, comme attirés par ce carré d’herbe défendu.
La vieille femme appelle sans cesse la police pour se plaindre de ces intrusions, tandis que les habitants, de leur côté, dénoncent son comportement hostile. Peu à peu, la tension s’installe, insidieuse, jusqu’à devenir le véritable sujet du film.
Ce documentaire met en lumière une Amérique fracturée, rongée par la méfiance et la peur de l’autre. À travers ce simple conflit de voisinage, il révèle un pays miné par la paranoïa et le repli sur soi. Le constat est sévère, presque désespérant. Mais il n’est jamais asséné : La Voisine idéale ne commente pas, ne juge pas. Elle observe. Et c’est au spectateur, seul face à ces images, de tirer ses propres conclusions.