À la croisée de Contact (Robert Zemeckis, 1997) et de The Sixth Sense (M. Night Shyamalan, 1999) saupoudrés de The Ring version américaine (Gore Verbinski, 2002), White Noise applique à la lettre un manuel de scénario, subordonne sa mise en scène à cet effet de façon à constamment illustrer un propos explicité par les dialogues ou à poser un élément qui servira ensuite – notons cependant que l’« ensuite » ne saurait dépasser quelques minutes, de peur de perdre le spectateur ! – telles la suppression d’un message vocal ou la relation idyllique au sein d’une famille d’autant plus factice que nous connaissons, d’emblée, rien qu’en la voyant figée à l’écran, sa faible durée d’existence. Michael Keaton court en tout sens, la bouche entrouverte, les yeux hagards, l’oreille collée aux bruits des cassettes d’enregistrement ; face à lui apparaissent et disparaissent des comédiens interchangeables, n’ayant à l’image qu’une présence volatile. En cela, le film parvient à rendre la menace numérique plus véritable que nos protagonistes censés être de chair et de sang. On zappe.