C’est le début des vacances d’’été, Luke (Samuel Petit) et Jonah (Sean Rose) vivent leur scolarité en Arkansas et sont amis depuis leurs 4 ans. Luke est doué pour la natation et le baseball, un peu moins pour les études alors que Jonah est brillant en tout mais un peu moins pour le sport.
En ce début d’été, ils savent que le départ de Jonah pour la fac est fixé pour le mois d’août et qu’il doivent se préparer à cette séparation.
Luke porte des converses noires comme l’ébène tandis que Jonah des baskets blanches et ils appuient leurs pieds entre eux comme on effleure le clavier des sentiments et comme Jonah le fait sur son piano, avec des partitions de Schuman et Beethoven.
Jonah est le petit ami de Luke. Le réalisateur illustre, en contemplatif, la biographie de la beauté de cet amour symbiotique.
Jonah : « Dis moi de ne pas partir »
Luke : « Je ne le dirais pas » …
C’est difficile de se dire adieu lorsqu’on s’aime… C’est aussi difficile l’adieu à l’adolescence…
Le réalisateur est un esthète. La mise en scène, raffinée, en lien avec une photographie naturaliste et soignée, parvient à dépeindre la lumière d’un éden de l’adolescence mais aussi un adieu à celle-ci.
En cela, ce film fait écho avec pertinence au vif échange littéraire entre Mauriac et Barrès :
La terrasse est brûlante, où tu ne viendras plus
Mon coeur est solitaire et brûlant comme un monde
Et je pleure, les deux genoux dans la poussière. François Mauriac. L’adieu à l’adolescence (1911)
L’adolescent perdra son âge aimable, et sûr de plaire, saura-il mûrir ? Maurice Barrès.