10 pour la beauté des plans, l'esthétique, la réalisation.
10 pour le choix de la musique.
10 pour l'histoire, 10 pour le scénario (qui n'est pas la même chose).
10 pour Melvil Poupaud, 10 pour Suzanne Clément.

Faut-il se justifier d'avoir eu un coup de cœur ?

10 parce que Laurence Anyways fait partie de ces films qui distillent en nous, intelligemment, sensuellement et avec brio, ce petit quelque chose qui fait qu'en sortant de la salle, on se sent changé, en profondeur. Ce petit quelque chose, en moi, est devenu peu à peu immense. J'en suis toute remuée, si bien que je ne sais plus si c'est de l'amour ou de la passion. Tant mieux.

10 pour Xavier Dolan. 10, parce que s'il est évident que ce jeune réalisateur canadien n'a pas (encore) atteint le sommet, il est indéniable qu'il l'effleure (depuis son premier film, d'ailleurs, à mon avis). 10 donc, parce qu'il a compris que c'est ainsi qu'on est grand. Espérons qu'il le restera !

Laurence est beau, Laurence est belle. Sublime, même. Immense.

Fred, elle, est incroyable. Merveilleuse, torturée, dévorée. Profondément, sincèrement et ardemment aimante, elle prouve par tous les moyens qu’elle refuse de se laisser anéantir par quelque chose qu’elle n’accepte pas. Car elle ne peut pas l’accepter. Quoi, un homme, un si bel homme, son homme, son si bel homme : une femme ?
Jamais ! Et pourtant… Même par amour, peut-on admettre que ce qu’on aime chez l’autre est simplement intérieur ? Justement par amour, il lui est impossible d’admettre que ce qu’elle aime chez Laurence, c’est elle. Car ce qu’elle aime, c’est lui. Mais elle l’aime vraiment, alors que ce soit lui ou elle, quelle importance ? C’est là tout le film.

Quant à lui, il jure qu’il est elle. Il le sent. Intérieurement, du plus profond de son être, Laurence est une femme. Pourtant, c’est un homme. C’est là tout le film.

On aurait pu vite tourner en rond, en bourrique, à vide, mais il n’en est rien !

Avec Xavier Dolan, que les choses soient simples ou compliquées, elles sont toujours belles. Des évidences il tire la perfection ; avec de la simplicité il crée de la beauté ; et plus les choses se compliquent, plus son travail s’affine, s’esthétise, se sublime. Xavier Dolan a cette capacité de jouer sur tous les plans pour magnifier un simple instant de vie.

Quand la musique donne l’émotion, quand les images donnent le ton, quand les dialogues donnent le sens, quand l’ensemble donne la vie dans tout ce qu’elle a de plus éclatant, alors regarder un film de Xavier Dolan, c’est comme tomber éperdument amoureux, c’est tomber des nues en une chute infinie.

Et quand les dialogues donnent l’émotion, la musique le ton, les images le sens, alors on aura compris que ce jeune génie ne se contente pas de « faire son travail », mais qu’il met tout son être au service de son œuvre. Et pour preuve, c’est lui qui écrit, scénarise, choisit la musique, les acteurs, mais c’est aussi lui qui dirige, qui filme, qui monte. Et il monte, monte, monte, très haut !
lolile
10
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Cet utilisateur l'a également ajouté à ses listes Top 10 Films et Mes tops 50 - parce que 10 c'est pas assez !

Créée

le 3 avr. 2013

Modifiée

le 22 avr. 2013

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lolile

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