Après "Mommy" et "Tom à la ferme", je poursuis mon exploration de l'oeuvre de Xavier Dolan. "Laurence anyways" retrace le parcours de Laurent et Fred, amoureux fusionnels dont le couple explose peu à peu suite à l'annonce de Laurent de devenir celle qu'il a toujours été, Laurence. J'applaudirais plusieurs choses : le jeu incroyable et la métamorphose de Melvil Poupaud, l'évolution des personnages qu'on a véritablement l'impression de voir vieillir (le film retrace 10 ans de leurs vies, parfois séparées), l'intensité du jeu des acteurs, émotionnellement impliqués comme jamais, le choix des couleurs, des costumes et la lumière, toujours aussi belle et esthétique chez Dolan. Une oeuvre d'une grande créativité narrative et visuelle, qui tire surtout sa force de sa deuxième partie, selon moi. Un constat ressort toutefois : bien qu'ode à la liberté de choix de genre, à l'effacement des frontières du sexe, l'histoire ne peut cependant dépasser les barrières sociétales et Fred ne peut véritablement rejoindre Laurence qu'une fois celle-ci redevenue homme, comme on semble le comprendre à la fin. Superbe histoire de tolérance et intéressante réflexion sur les choix et le destin, dont la beauté me restera longtemps.