Un pari gagné
Démolir au grand jour les conformismes d’une époque aussi étriquée que les années 90, avec ses codes comportementaux, son jeunisme baveux et ses multiples corsets socio-culturels, ne va pas sans un...
Par
le 28 août 2025
1 j'aime
… et c’est dommage !
Malgré son talent et son regard critique, Laurent Gerra s’est laissé aller à des débordements qui rendent son spectacle inutilement grossier - et qui émoussent en même temps son caractère transgresseur. Par « complicité » avec le public ou par pure coprolalie ?
… je m’explique …
Lorsqu’on monte une œuvre, il faut veiller à un minimum d’équilibre entre les contrastes et ne pas tomber dans l’outrance. Sinon on aboutit à une piètre dilution. Trop d’audace tue l’audace.
Voilà pourquoi j’applaudis la dureté avec laquelle Gerra descend en torche la télé-poubelle et toute la culture musicale contemporaine, au même titre que je suis exaspéré par le fonds de vulgarité grasse qui affleure dans nombre de ses propos. Et il y a dans son breuvage verbal une mixture de constats brillants, d’imitations remarquables et d’humour gaulois d’une nullité crasse… une substance hybride de finesse et de beaufitude qui me met mal à l’aise.
C’est décevant, car l’idée de départ était, comme l’indique le titre, excellente ! Mais à trop donner dans un certain registre, on finit par s’étioler.
À force de s’amollir et de s’enfoncer gratuitement dans la trivialité, avec des clins d’œil salaces, le comique rebelle en vient à perdre son panache. Sa rhétorique s’affaisse en formules obscènes et fragmentaires qui finissent non seulement par le décrédibiliser, mais aussi par titiller l’estomac.
Ainsi les sketches de Charles et Camilla (une répugnante corrida verbale), la chanson « la cabane au fond du jardin » (une mélopée éreintante qui transpire la scatologie), et les allusions diverses et variées à connotation pornographique.
En résumé, la soupe reste bonne, mais ce n’est pas un velouté : trop de scories et de grumeaux pour faire de ce show ce qu’il aurait pu être : un chef-d’œuvre audacieux et contestataire.
Créée
le 29 août 2025
Critique lue 113 fois
Démolir au grand jour les conformismes d’une époque aussi étriquée que les années 90, avec ses codes comportementaux, son jeunisme baveux et ses multiples corsets socio-culturels, ne va pas sans un...
Par
le 28 août 2025
1 j'aime
« La garde se rend et ne meurt pas »Tel est le constat qu’on peut tirer de la fin de parcours d’un rebelle naguère à fleur de peau.Depuis, c’est l’alcool qui semble avoir pris le dessus, et de...
Par
le 30 août 2025
… et c’est dommage !Malgré son talent et son regard critique, Laurent Gerra s’est laissé aller à des débordements qui rendent son spectacle inutilement grossier - et qui émoussent en même temps son...
Par
le 29 août 2025