Des plans poitrine à foison (quasiment que cela) avec un rythme d'enchaînement des plans trop rapide (champs et contre-champs à toute berzingue pour chaque dialogue, alors qu'un bon vieux plan d'ensemble nous aurait reposé les yeux), avec un filtre jaune et avec toujours ce "God Bless America...mais pas celle d'aujourd'hui, celle d'avant" : aucun besoin de regarder le nom du réalisateur, on l'a. Reproduisant inlassablement les mêmes tics de réalisation de film en film, George Clooney nous prouve encore une fois qu'on préfère (mille fois) le voir avec sa casquette d'acteur. Pourtant, son Tender Bar ne partait pas si mal que cela, grâce à un récit biographique de jeunesse assez touchant d'un jeune enfant sans papa qui apprend la vie avec son oncle tenant un bar, érudit à travers ses lectures (il n'a pas fait l'école, mais Dickens et Orwell lui ont inculqué les valeurs d'un brave gars). Évidemment, les leçons ne sont pas très fines et le personnage du tonton est vite brossé (il est un vrai gentil. Point.), mais comment ne pas s'attendrir quand il donne les leçons de respect et savoir-vivre (et espérer que ce tonton devienne la norme), ou quand il est honnête (il ne ment pas) avec son neveu pour le faire progresser... Sacré tonton, sur qui on regrette rapidement (et définitivement) que le récit ne s'axe pas plus, car les bonnes bouilles de Ben Affleck et du petit garçon nous manquent terriblement face aux péripéties ennuyeuses de l'adolescent à Yale... Tye Sheridan n'est pas en grande forme, et voir un ado faire du gringue à une fille déjà prise nous fait simplement assister à des va-et-viens dans la chambre à coucher répétitifs et qui ne font pas tant évoluer le personnage que les leçons du tonton (lorsqu'il retourne ponctuellement à son bar). Couplée à la réalisation peu qualitative de Clooney, la seconde partie du film est nettement moins intéressante, et perd de vue son titre The Tender Bar qui aurait pu en faire une comédie dramatique très touchante. On se contentera alors de la BO remplie de tubes délicieusement old school, qui nous cire les pompes sans s'en cacher (encore une fois : c'est du Clooney), mais dont on se laisse faire tout de même (on retrouve quelques sons qu'on aime bien comme Dancing in the Moonlight). On regrette que Tender Bar oublie si vite son titre, dommage.

Aude_L
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le 8 janv. 2022

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