I hears your lonely heart, in all the secret whisperings of the world.

Un film très sympathique qui, sans être le meilleur de Spielberg dans le genre familial, pioche beaucoup dans la cinématographie de son réalisateur. Je ne connaissais pas le livre dont est adapté le film, du coup ce fut découverte totale. Si le rythme est un peu inégal par moment, on prend quand même un bon plaisir et on se laisse transporter dans cet univers. On pourra discerner les trois actes classiques, avec la rencontre du duo et le temps d’acclimatation entre chacun, l’acte central où la relation entre les deux se cimente, puis l’acte final qui conclut l’histoire.


La première partie est un peu déstabilisante, le temps qu’on prenne ses marques notamment avec BFG qui a une grammaire pas parfaite. Du coup, il y a beaucoup de jeu de mots avec de mauvaises prononciations ce qui rend parfois difficile la suivie de l’intrigue quand on la voit en VO non sous-titrée en français. On finit par s’y habituer, mais ça nuit un peu à cette première partie qui a beaucoup de bons points, notamment dans l’élaboration des personnages et comment nous sommes introduits dans cet univers par le biais de Sophie.


La seconde partie restera ma préférée. Il y a un peu d’humour, avec BFG maltraité par ses semblables et qui sera le point de départ pour la conclusion, mais il y a aussi énormément de poésie avec toute cette intrigue autour des rêves, leurs formes, leur utilisation et même leur fabrication. J’ai vraiment beaucoup apprécié cette partie-là, d’autant plus qu’elle nous permet de nous poser des questions sur nous-même.


La dernière partie est teinté du plus pur humour british. Tellement WTF qu’au début on se dit que y’a un bug, que ça va pas fonctionner. Mais une fois qu’on a compris que le film endosse pleinement son concept et part sur l’idée de l’assumer à fond, on se prend un véritable fou-rire devant cette partie à Buckingham Palace. Tout est dans l’exagération tout en gardant un peu ce flegme britannique qui nous fait tant rire. La conclusion sera, à mon sens, un peu trop rapidement expédiée bien que prévisible. Son principal défaut est l’absence totale de tension nécessaire pour vraiment atteindre l’apothéose, mais on sent que celle-ci a été en réalité atteinte dans la scène précédente.


Sur le casting, c’est globalement très correct. Spielberg nous prouve une fois de plus qu’il doit être l’un des meilleurs directeurs d’enfants avec un personnage principal interprétée par la toute jeune et novice Ruby Barnhill et il ne faut que quelques minutes pour s’y attacher. Le film finira par nous convaincre qu’on a là un talent à suivre. De son côté, Mark Rylance se régale en performance capture et habite totalement son personnage. On retrouvera des têtes connues du côté de la Reine (Rebecca Hall et Penelope Wilton notamment) et ça sera aussi très correct pour ce en quoi les rôles consistent. Idem du côté des autres géants.


Techniquement, à l’instar du film, on retrouve là bien un film familial made in Spielby. On aura bien sûr la musique magnifique du dieu John Williams qui propose des thèmes merveilleuse et entraînant collant une nouvelle fois parfaitement à l’ambiance. C’est aussi un des points qui nous fait vraiment réaliser que Spielberg est retourné à ce qui l’a fait mondialement connaître, avec une musique aux sonorités qui feront penser aux premiers Harry Potter, à Hook, à Home Alone et à bien sûr à E.T., dont Le Bon Gros Géant est plus ou moins la suite spirituelle.


Les décors sont somptueux, avec des paysages magnifiques et des intérieurs incroyablement riches en détail. Il est parfois difficile de distinguer le vrai décor du décor en CGI, et on se laissera finalement bercer par toute cette poésie qui apparaît à l’écran. Les effets spéciaux aussi seront au rendez-vous. Notamment par le biais de la performance capture, qui atteint ici un niveau de réalisme incroyablement et saisissant rendant ces géants plus vrais que nature. Enfin, la mise en scène sera là aussi un pur produit Spielby avec une action lisible, des transitions fluides et une maestria pour mettre toute sa scène en valeur. On retrouvera quelques plans-séquences ; mais l’énorme travail sera bien sûr sur le réalisme avec lequel les différentes échelles sont rendues, permettant de donner au film une véritable crédibilité.


Au final, Le Bon Gros Géant n’est pas le meilleur Spielberg, ni même son meilleur film familial. Mais il reste un bon film, très sympathique et rempli de poésie. Le tout accompagné par une musique comme toujours sublime. Mais on le sait, je ne suis pas objectif quand on parle de ce duo. Spielby + JW = enough said.

vive_le_ciné
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le 14 juil. 2016

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vive_le_ciné

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