Une œuvre désenchantée, nostalgique d’une Amérique qui appartient désormais au passé.

John Thunderbolt, un braqueur de banque, croise la route de Lightfoot, un jeune homme empli de fougue. Deux générations qui s’unissent pour remettre la main sur un magot d’un demi-million de dollars… D’un côté, Thunderbolt le loup solitaire, plus habitué à manier un canon de 20 mm pour braquer des banques et de l’autre, Lightfoot un jeune chien fou qu’il convient de canaliser.


Michael Cimino & Clint Eastwood s’étaient rencontrés sur le tournage de Magnum Force (1973), le premier officiait en tant que scénariste et le second dans le rôle de l’inspecteur Harry. Initialement, cela devait être Eastwood qui devait le réaliser mais c’est en le voyant à l’œuvre sur le second opus de la saga de L'Inspecteur Harry, qu’il décide de lui confier les manettes. Pour son premier long-métrage, Michael Cimino nous entraîne au cœur d’un road-movie, oscillant entre le polar et le western.


Comme à son habitude, le réalisateur va magnifier son œuvre en nous retranscrivant les somptueux paysages du Montana (sa marque de fabrique). Le Canardeur (1974) est clairement scindé en deux parties, le film démarre sous la forme d’un road-movie avant de virer au polar dans la dernière partie du film (les 40 dernières minutes, avec le braquage et la fuite).


Le film met en scène un duo très intéressant et pour cause, d’un côté on a un acteur confirmé (Clint Eastwood) et de l’autre, une nouvelle recrue (Jeff Bridges) qui a déjà quelques années au compteur mais qui reste encore méconnu du grand public (et que le réalisateur retrouvera quelques années plus tard avec La Porte du paradis -1980). Ce tandem s’avère être une très belle réussite et ce, grâce à la très belle complicité qui unis les deux acteurs. Face à eux, on prendra beaucoup de plaisir à y retrouver Geoffrey Lewis et le détestable George Kennedy.


On est face aux prémices du buddy-movie, filmé au cœur de somptueux décors naturels et superbement accompagné par ses acteurs. Une étonnante rencontre qui se soldera par une bien belle amitié. Une œuvre désenchantée, dans le plus pur style du cinéma hollywoodien des années 70, nostalgique d’une Amérique qui appartient désormais au passé.


(critique rédigée en 2011, réactualisée en 2022)


http://bit.ly/CinephileNostalGeekhttp://twitter.com/B_Renger


Film vu dans le cadre d’une intégrale « Michael Cimino »

RENGER
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le 30 mars 2022

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RENGER

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