"Boule de tonnerre et pied-léger".
Mouais...


Pas sûr que le titre original (ici traduit dans une version un peu littérale) vaille bien mieux que la version pourrave franchouillarde.


Premier film de Michael Cimino, donc.
Juste avant son voyage au bout de l'enfer (non je déconne: "the deer hunter") et les portes du paradis.
Certes, l'animal a scénarisé auparavant (Silent Running, Magnum Force) mais c'est avec ce Thunderbolt... qu'il débute derrière le viseur de la caméra.


Ce canardeur est un Budy-road-bank robbery-movie on ne peut plus recommendable.
C'est d'ailleurs la dimension "buddy" qui prend totalement le pas sur le reste et qui constitue le sel du film.
Non pas que le braquage de banque soit raté ou sans intérêt, non, c'est sympathique tout plein, mais finalement assez anecdotique.


Ce qui constitue la substantifique moelle de cette histoire, c'est bien ce qui lie Eastwood à Bridges.
Une amitié simple, sans fioritures ni chichi, directe, instinctive, débarrassée des milles et uns poncifs qui constituent habituellement le genre: pas de guéguerre inaugurale, pas de méfiance finalement contredite parce-que-quand-même-finalement-t'es-un-mec-bien-t'as-fait-tes-preuves, rien de tout ça. Ça fonctionne direct et sans réelles raisons, et rien ne viendra mettre en péril cette entente viscérale ("tu arrives 10 ans trop tard" lâche Thunderbolt-Clint en début de relation) au sein de laquelle la confiance va de soit.
Alors que, dans le même temps, les anciennes associations ne tiennent sur rien, si ce n'est l'avidité et l'appât du gain et sont à l'origine de clivages qui scinderont le groupe de quatre dans selon des lignes incongrues (Geoffrey Lewis et George Kennedy, excellents éternels seconds rôles, ici en imbéciles patentés...). Cette qualité d'amitié rend la fin d'autant plus dérisoire et poignante.


Bref, un film qu'il faut absolument avoir vu et pour ces multiples raisons: premier Cimino, histoire d'amitié lumineuse, superbes paysages, chouette musique, scènes étonnantes et drôles, quelques dialogues magnifiques.
Roll on.

guyness

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