La trinité profane
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Si j'avais de gros doutes sur The show, je suis plus convaincu par ce titre qui partage quelques similitudes dans l'évolution du rôle principal, notamment cette idée de rédemption. Contrairement au personnage de John Gilbert, celui de Lon Chaney est plus cohérent, plus intègre dans son écriture. Il partage avec lui un cynisme et une certaine immoralité mais il possède des lignes rouges et une sensibilité qui permettent de faire comprendre son revirement lors du dernier acte.
Et les protagonistes aux cœurs de son dilemmes sont présents dès le début et leurs rapports sont décrits régulièrement.
Après, le film est loin d'être parfait pour autant. Derrière le concept génial et jubilatoire, l'histoire n'exploite pas pleinement ce potentiel grinçant et presque anarchiste. Il y a bien des moments ironiques franchement réjouissant (la visite chez le client, les bijoux cachés dans le jouet que manipule un policier ou le mot écrit durant le procès) et des personnages haut en couleurs à commencer par Lon Chaney évidement évidement qui a notamment pour partenaire un Harry Earles teigneux au possible mais ça a du mal à passer la seconde, à dynamiser le récit, à sortir de certaines facilités et clichés.
Et j'ai trouvé la réalisation de Tod Browning assez plan-plan avec surtout une très mauvaise gestion de l'espace. Ca se déroule pourtant dans une poignée de décors, pourtant on ne sait rarement où se situent les pièces par rapports aux autres ; ce qui est plutôt gênant quand on doit créer un suspens autour de l'arrivée d'indésirables. Même choses durant le procès où l'absence de plan large affaiblit la continuité.
Et ce n'était peut-être pas la meilleure idée de faire reposer quelques scènes clés autour d'un ventriloque dans une œuvre muette (même si la solution des perroquets parlant est assez drôle). La séquence du tribunal perd ainsi beaucoup de ses effets.
Ca reste tout de même largement recommandable pour son concept et son interprétation remarquable et plusieurs séquences réjouissantes. Je me demande ce que vaut du coup le remake parlant de 1930.
Cet utilisateur l'a également ajouté à sa liste Tod Browning à la Cinémathèque Française
Créée
le 26 févr. 2018
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