"I'm sorry about the mess. I've been meaning to clear that up"

Au bout de 50 minutes du film tu te rappelles comme une délivrance de la mention "SF" : il va, très certainement, se passer quelque chose.
Puis tu te souviens de la mention "comédie" avec effroi : parce que tu n'as toujours pas ri.


Non, que le film soit fait avec les mêmes acteurs, et le même réalisateur, et dans la même trilogie, que ses deux fantastiques prédécesseurs n'explique ni n'excuse rien. Au mieux, ça fait de The World's end un mystère du cinéma. Parce que c'est aussi répétitif, bavard et vide que les deux premiers sont géniaux. Le grand déballage de trucs gratuits, toujours un peu nazes, dépasse la question de la parodie de film de genre ou du jeu un peu médiocre des acteurs, ou de culture/humour anglais. Même dans le genre navet grand public, celui-ci n'a même pas un truc un peu unique, ou magique ou drôle à nous offrir ! C'est pour dire.


En fait, le caractère forcé des retrouvailles, puis l'aspect ridiculement feint de leur amitié met presque mal à l'aise. Parce que la violence du film tient moins au grand n'importe quoi qui t'explose à la figure que des relations entre les 5 (+1) personnages principaux ! L'alternative entre la vie de merde dans le boulot et/ou vie de famille et la vie de merde de l'ado attardé est glaçante. Parce que choisir entre le conformisme un peu stupide comme refuge ou la nostalgie un peu stupide comme refuge, c'est moche. Et on finit par leur souhaiter la fin du monde, que tout explose pour de bon ! A un moment, j'ai cru qu'il s'agissait d'un périple initiatique original : comment on sort de l'adolescence à quarante ans. Ce genre là. Mais non, la fin pathétique nous prive même de ça.


Comme si le film consistait finalement à se complaire dans des schémas narratifs qui perdent en route toute leur consistance.


Le héros est un tocard fini qui éveille à peine la pitié de ses anciens potes. Il pense tellement à lui, qu'on finit par ne plus savoir pourquoi il cherchait tant à les réunir. Par miracle ils se "retrouvent" enfin, et se comprennent un peu (il faut quand même un débat sans fin avec des extra-terrestres hyper relou, c'est pas donné à tout le monde). Mais, il les laisse dans l'apocalypse. C'est plus simple. C'est chiant l'amitié en fait.
Si c'est un film sur l'amitié, c'est certainement le plus stupéfiant qui soit.
A la fin, le monde a beau avoir un peu explosé, en fait, rien n'a changé, tout est strictement identique. C'est glaçant ça aussi, non ?
Ou alors le film est comme son héros : paresseux.


La représentation des femmes est aussi calamiteuse que celle des hommes (et, au passage que celle des extra-terrestres, qui veulent tuer les humains, mais pour leur bien, subtil paradoxe qu'il serait trop long de développer hein). La femme de l'un veut lui faire manger des légumes, l'héroïne s'excuse toute confuse de s'être trompée de route et de ne pas avoir nettoyé la voiture etc. La médiocrité du film n'a décidément pas besoin cette misogynie diffuse !


Trilogie du Cornetto ou pas, rien n'est trop sérieux dans ce film, certes, le problème, c'est qu'il ne fait vraiment pas rire.

lebo
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le 19 nov. 2017

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lebo

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