Shaun of the dead, c'est un film qui a, littéralement, changé ma vie. Je considère que c'est la meilleure comédie et le meilleur film de zombie qui soit, et des films de zombies justement, j'en ai vu une centaine, après que Shaun of the dead m'y ait donné goût.
La suite, Hot fuzz, m'avait déçue par rapport à la gigantesque attente que j'avais, mais il était indispensable pour moi de voir au cinéma la conclusion de la "blood & Cornetto trilogy" : The world's end.
La sortie française, qui devait se faire 3 mois après celle anglaise (et qui a finalement été avancée, grâce à Edgar Wright himself), était une raison suffisante pour se déplacer à Londres pour voir le film. (et en profiter pour voir aussi This is the end... et visiter la ville, accessoirement)
Si l'accès à la culture à Londres via l'achat de livres, DVD ou CD est beaucoup moins cher qu'en France, c’est l’inverse avec le cinéma. En choisissant le lieu le plus avantageux financièrement, mes acolytes et moi avons vu The world's end dans un environnement peu ordinaire : le Shortwave cinema, avec une seule salle dont l’entrée est dans un bar. Le devant du comptoir de celui-ci était recouvert de bobines 8mm. Les horaires de métro ne nous ont pas permis de rester, ce que nous aurions fait volontiers sinon.
On peut dire que le contexte était parfait pour ce film où 5 amis d’enfance font la tournée des pubs avant d’être confrontés à des envahisseurs venus de l’espace ; dommage que nous n’ayons pas su que l’on pouvait emporter des bières dans la salle.

Concernant le film :
Hot fuzz datait de 2007, depuis Edgar Wright n’avait fait que Scott Pilgrim vs the world, œuvre moins personnelle car c’est l’adaptation d’un comic book. Il fallait donc que je me remette dans le bain du style de Wright et Pegg avec The world’s end, où on retrouve les jeux de mots futés, toutes ces références à leurs œuvres précédentes (cameos de Mary de SOTD et Brian de Spaced), ou à d’autres films, et ces nombreux foreshadowings et allusions à l’intrigue qui passent par des détails, comme le nom des pubs ou l’image sur leur enseigne.
Et comme dans tous les précédents films, y compris Scott Pilgrim, il y a ces transitions originales, et ce montage très dynamique, sur le rythme duquel se calque ici le jeu de Simon Pegg, complètement déchaîné.
La mise en scène d’Edgar Wright se montre toujours très inventive, le réalisateur arrive à créer des gags uniquement par la forme, par exemple dans cette scène où un barman sert 4 pintes et un verre d’eau. Le travail du son, par ailleurs superbe, ajoute à l’efficacité des images.
C’est un humour plutôt sophistiqué auquel on a droit, et quand il passe non pas par les images mais par les dialogues, c’est avec des répliques pleines d’esprit.

C’est très inattendu, mais il y a aussi dans The world’s end des scènes de lutte impressionnantes, en plan-séquence, entre nos héros, cinq quadragénaires anglais banals, et des robots. C’est très bien chorégraphié, de sorte qu’on reconnaisse immédiatement une façon de se battre très spécifique chez les robots, qui dénote une certaine rigidité de leurs membres.
Que les héros se battent si bien, ce n’est pas très crédible par contre, mais c’est sacrément fun.
Malgré la découverte des robots, les protagonistes continuent leur périple de pub en pub, mais il y a cela une explication parfaite, qui justifie même qu’ils doivent, pour leur survie, finir leur tournée.
The world’s end, c’est sûrement le premier film où les héros combattent la menace extra-terrestre en étant bourrés, et même si ce n’est pas réellement exploité, c’est tout de même assez drôle pour être signalé.

Au bout d’un moment toutefois, le personnage joué par Simon Pegg apparaît comme vraiment trop con et borné lorsqu'il insiste pour finir sa tournée, malgré la justification avancée précédemment qui devient obsolète, ainsi que les explications qu’apporte le personnage sur le fait que c’est la seule chose qu’il lui reste, etc.
Le problème, et on ne le comprend vraiment qu’à la fin, c’est que tandis qu’il progresse, le film glisse lentement vers une autre forme d’humour, plus absurde, qui n’est pas du genre d’Edgar Wright habituellement. Ca devient clair avec la conclusion, qui évoque quelque chose que l’on verrait plutôt dans This is the end justement, ou, comme on me l’a justement fait remarquer, dans un épisode de South park.
Le film propose en plus de ça un épilogue qui n’a pas grand sens.

On s’amuse suffisamment avec The world’s end pour que je ne sois pas déçu globalement, mais le film ne m’a pas époustouflé comme Shaun of the dead, Scott Pilgrim, ou Spaced, ce qu’au fond de moi j’aurais souhaité.


Le film a quoi qu’il en soit fait connaître un pub super à mes compagnons de route et moi-même, puisque 2 jours plus tard, après la visite de plusieurs lieux emblématiques (la maison de Spaced, l’emplacement du Winchester, etc), nous sommes allés au World’s end, le vrai, celui où allaient Simon Pegg et Edgar Wright lorsqu’ils écrivaient Shaun of the dead.
C’est un lieu où j’irais tout le temps si je pouvais.
Plus tôt dans la soirée, nous nous étions rendus à l’Intrepid fox (nom d’un autre pub dans le film), un pub pour métalleux qui était bondé, mais le World’s end était 10 fois mieux. Il y avait des punks, des goths et des métalleux en plus d’une clientèle classique, et la musique (parmi laquelle j’ai reconnu du Mötley crüe et du Wolfmother) était à un bon niveau, permettant de s’entendre parler. Et le lieux était plein de monde, sans être bondé non plus, grâce à plusieurs salles et plusieurs étages, dont un juste au-dessus d’un des comptoirs. Oui, car il y en avait deux, un pour chaque entrée.
Le pub avait ses propres t-shirts, portés par les employés (j’en ai pris un, évidemment), et sa propre bière (j’en ai pris une pinte, évidemment… même si elle n’était pas bonne).

EDIT 19/12/2014 à 1h56 : Je le revois et, mais... mais... ce film est EXCELLENT ! Les gags, le rythme, le jeu des acteurs, les foreshadowings, ... Je l'avais sûrement trop attendu. Mais avec un autre film, qui aurait été juste bien, j'aurais été déçu au premier visionnage. Comme The world's end est génial, je l'ai trouvé juste bon, sans plus. Logique.
Wykydtron IV

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