Comédie dramatique adaptée du roman éponyme de Lauren Weisbergerger, Le diable s’habille en Prada décrit l’enfer du monde caractériel de la mode, à travers l’histoire d’Andréa, une jeune employée dépourvue de goût vestimentaire qui devient l’assistante de la grande rédactrice en chef influente, Miranda Priestly. Le film a la particularité de s’inspirer d’un véritable magazine, Vogue, et de sa chef Anna Wintour, une personne si agréable qu’elle a obtenu le surnom de Nuclear Wintour au cours de sa froide carrière.
Je vais être tout à fait honnête et avouer que j’avais attribué 4 étoiles à ce film, sur la base de mes souvenirs, et qu’aujourd’hui que je le revois (et que je sais aussi à quoi m’attendre) j’effectue un revirement extraordinaire en passant ma note à 7 étoiles, et encore, j’aurais aimé lui attribuer 8 étoiles mais j’ai été refroidie par la moyenne globale. Dans ce cas précis, je n’ai pas la force de mes frêles convictions, estimant sans doute que c’est vous qui avez raison (et quand je dis "vous", je parle des gens qui lui ont attribué une note moyenne, tout comme moi la première fois).
Alors pourquoi ce revirement ? Mais parce que dans son genre (d’ailleurs, c’est quel genre précisément ? Un drame, vraiment ?) le film est tout de même affreusement efficace. On dirait un téléfilm de l’après-midi, vous savez ceux qui passait sur TF1 et M6 en semaine, mais en carrément plus aboutie. L’histoire à une réelle profondeur. Les thématiques abordées sont fortes. Le personnage d’Andréa connaît un véritable bouleversement, avec un conflit intérieur et un déni palpable. La définition des personnages est captivante. Miranda est redoutable, on a envie de l'idolâtrer et de la détester en même temps, c’est du grand art. Le film a une vraie identité, un peu facile, certes, mais je n’oublie pas toutes les inspirations qu’il a suscitées, avec des séries à la pelle (et que les gens suivaient par-dessus tout), je pense à Uggly Betty et le Destin de Lisa pour ne citer que ces deux exemples.
Anne Hathaway est attachante, sauf lorsqu’elle flirt avec Simon Baker, là elle me fatigue. Emily Blunt est exceptionnelle dans son rôle d’hyper conasse. Adrian Grenier est tout mignon. Mais la véritable star de ce film est l’incroyable Meryl Streep, qui opère un tour de magie (ou maléfice) hypnotique avec son personnage. Cette actrice est merveilleuse. Son interprétation est dingue. Je l’adore.
Pour ce qui est des défauts, le rythme et le scénario sont un peu conventionnels, avec des rebondissements et un dénouement particulièrement prévisible. Il y a certains passages creux, les errements d’Andrea avec Christian sont pénibles à regarder, car très ennuyeux. Le schéma, notamment avec ce passage, répond à des standards trop usés.
Les défauts ne m’ont pas empêché de savourer ce deuxième visionnage, que j’ai préféré au premier. Comme quoi, on peut voir un film pour la seconde fois et ne plus voir que ses défauts, tout comme l’inverse finalement.