Je me souviens bien de ce film que j’ai vu quand j’étais gamin et que j’avais vraiment aimé, avec le couple charmant Turner-Douglas et la chanson sur le générique de fin de Billy Ocean, un tube ! 40 ans plus tard, et quelques cheveux en moins, mon regard n’est évidemment plus le même, forcément plus critique. 10 ans, c'est l'âge où on aime tout ce qu'on voit, même les navets de Chuck Norris type "Delta Force" (eh oui, désolé... 🤣). Et ce 2e épisode n’échappe pas au « syndrome de la suite ratée ». En 1984, Robert Zemeckis réalisait « À la poursuite du diamant vert » qui avait été un gros succès, une comédie d’aventures pétillante et pleine d’humour menée par le trio Michael Douglas-Kathleen Turner-Dany DeVito. Une suite est très vite mise en route mais Zemeckis étant parti sur sa trilogie de Retour vers le futur, c’est le bien terne Lewis Teague qui s’en charge. Une énorme erreur de casting vu que ce réalisateur de 2nde zone ne nous laisse rien de marquant (une adaptation loupée du « Cujo » de Stephen King, un téléfilm sur le retour de « Sherif, fais-moi peur » dans les années 90…). Bref, le film n’était pas parti sous les meilleurs auspices. Et effectivement, le film ne décolle jamais vraiment, on a l’impression d’un pâle ersatz d’Indiana Jones et James Bond, avec des décors en carton-pâte.
Et même si on prend plaisir à retrouver le trio initial, on sent que le couple Turner-Douglas semble s’ennuyer dans ces aventures exotiques de pacotille, malgré leur complicité évidente. Kathleen Turner était d’ailleurs très réticente à tourner une suite. Elle a même tenté de résilier son contrat qui l’y obligeait mais elle a été menacée de poursuites faramineuses par la 20th Century Fox si elle le faisait…Douglas, producteur aussi, tente de sauver les meubles en négociant un scénario acceptable par eux deux…en vain bien sûr. Trois versions du scénario leur ont été données et ils devaient piocher dans l’un ou l’autre les scènes qu’ils jugeaient intéressantes (pas le meilleur moyen de faire un film qui se tienne, non ?). Le tournage a été houleux, en particulier en Afrique, semé de gros problèmes techniques qui ont souvent fait exploser Douglas et de drame aussi avec la mort de deux techniciens dans un accident de voiture. Le seul qui semble s’amuser (heureusement qu’il est là comme atout comique), c’est DeVito, impayable dans son personnage de Ralph, grognon perpétuel obsédé par l’idée de mettre la main sur ce fameux « joyau ». Il faut le voir tenter de faire accélérer son chameau qu’il surnomme Humphrey ! La vraie scène « à la Bond » qui vaut le détour est celle de l’évasion…en F16 ! Oui, oui, ils s’évadent dans un F16 roulant (une carlingue d’avion dotée d’un moteur de voiture), y compris autour d’une place de marché où la population est bien entendu paniquée. A part ça, pas grand-chose à sauver. Une toute petite moyenne (pour DeVito). Même si le film, en partie tourné en France, a eu un joli succès commercial, il n’était bien sûr plus question de remettre ça pour un 3e épisode. Dommage car on imagine qu’avec un Zemeckis aux commandes, il aurait eu une tout autre ampleur.