Le Divan de Staline n’est certainement pas la catastrophe que certains commentaires laissent entendre. Non, ce film ne mérite pas des notes de 1, 3 ou 4 comme on peut le voir sur SensCritique. C’est une œuvre imparfaite, certes, mais qui reste correcte, regardable et parfois même inspirée.


Ce qui sauve et porte véritablement le film, c’est Gérard Depardieu. Il est littéralement Staline : son jeu, sa façon de se tenir, de parler, ses expressions, tout respire la crédibilité. On croirait presque avoir devant nous le vrai Staline tel qu’on peut l’imaginer à travers les témoignages et les archives. Oui, il est physiquement un peu trop massif, mais il incarne à merveille le mélange de densité et de fragilité intérieure du personnage. Les autres acteurs ne sont pas mauvais, mais Depardieu les écrase totalement par sa seule présence.


Le reste du film est plus inégal. Il force trop sur le drame : musique omniprésente, plans appuyés, absence de subtilité qui casse parfois la tension. Là où il aurait fallu une atmosphère froide, austère, étouffante, presque silencieuse, on se retrouve avec une mise en scène qui surligne ce qu’elle devrait suggérer. C’est dommage, car certains passages sont bien amenés et laissent entrevoir ce qu’aurait pu être le film.


Il faut attendre la dernière partie pour que les enjeux explosent, et encore : c’est trop prévisible, on devine très vite où ça va. On aurait aimé un récit plus centré sur le quotidien dans la datcha, sur la mécanique du pouvoir qui se traduit dans les détails : les soldats, les servantes, l’organisation étouffante de la vie autour de Staline. Ces éléments apparaissent, mais trop rapidement, sans être assez exploités.


Enfin, un regret particulier : l’absence totale de russe. Il ne s’agissait pas de demander aux acteurs de jouer dans la langue, mais quelques mots, quelques phrases auraient apporté une authenticité et un charme supplémentaires. Avec un Depardieu aussi impliqué, ça aurait pu être travaillé et donner une vraie valeur ajoutée.


En conclusion, Le Divan de Staline n’est pas un désastre, loin de là. Mais au vu du sujet et du casting, on était en droit d’espérer un film plus ambitieux, plus sombre, plus radical. Ce qui reste, c’est une œuvre correcte, mais inégale, sauvée avant tout par l’interprétation magistrale de Depardieu.

Créée

le 25 sept. 2025

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