Ce n'est pas un secret de savoir que j'adore le cinéma américain des années 1970, et ça se vérifie encore avec ce Flambeur, qui fut d'ailleurs le premier film tourné Outre-Atlantique du britannique Karel Reisz. Il raconte l'histoire d'Axel Freed, joué par James Caan, qui est habité par le démon du jeu, qui parie l'argent qu'il n'a pas jusqu'à contracter 44 000 $ de dettes qu'il doit rembourser sinon sa vie en dépend. Il va devoir taper de l'argent à qui il peut, sa copine, sa mère, son oncle, car les intérêts s'accumulent, mais malgré cela, le jeu est en lui...


J'avais vu en premier le remake de Rupert Wyatt réalisé en 2014, et je critiquais le fait que Mark Wahlberg avait perdu 27 kilos sans m'en expliquer l'intérêt. Ici, on a un royal James Caan, qu'on voit envahi par la peur de ne pas pouvoir rembourser et également de ne plus jouer, ce qui rime à ne plus exister dans tous les sens du terme. On voit à travers de courts inserts qu'il ne pense quasiment qu'à ça, parier, jouer, du moment dit-il qu'il ressent le frisson du risque. Cela est parfaitement démontré dans l'intro où il va défier des joueurs de basket dans la rue pour le simple plaisir de gagner ... 10 cents ! Évidemment, il va perdre ses vingt dollars en poche, mais il a besoin de cet adrénaline, le fait d'être vivant dans le danger, comme on le voit dans son voyage à Las Vegas avec sa copine, l'excellente Lauren Hutton, plus intéressante qu'on peut le croire au départ.


Il y a quelque chose de presque fatal dans cette histoire, où la quête d'argent se mêle à celle du jeu, où son salaire de prof (1 500 $ de 1974) ne suffit pas ; il y a cette scène à la fois humiliante pour lui il va devoir quémander à sa mère, Jacqueline Brookes, les économies d'une vie de façon à ce qu'elle puisse sauver son fils. Argent qu'il va dépenser tout de suite après ... au jeu.
Aujourd'hui, on dirait clairement qu'Alex Freed souffre d'une addiction, mais là, il ne peut que faire face à son destin, et il va en avoir un aperçu avec la courte apparition de Burt Young, qui incarne un homme de main vraiment flippant car il va lui montrer à travers un autre type qui n'a pas payé ses dettes ce qui pourrait lui arriver.


Bien que le film soit écrit par James Toback (qui fut lui-même un addict au jeu), il porte clairement la patte de Karel Reisz dans le sens où comme dans Morgan ou Isadora (ceux que j'ai vus), Alex Freed est montré comme quelqu'un de névrosé, d'obsessionnel, quitte à se bruler consciemment les ailes pourvu qu'il puisse encore une fois vibrer. Ce qui rend Le flambeur d'autant plus important dans sa carrière, et bien que les rapports furent très difficiles avec James Caan, en proie à certaines substances, ce dernier dira toujours que c'est l'un des grands rôles de sa carrière.
D'ailleurs, pour boucler la boucle avec le remake, Mark Wahlberg a tout de même demandé la permission à l'acteur pour jouer son rôle... C'est dire l'importance de ce film, très rare sous nos latitudes, mais que je conseille très fortement.

Boubakar
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le 9 mars 2021

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