le 16 juin 2023
Le Fleuve
Quel film choisir pour ma millième critique de film sur SC ? J'ai hésité entre plusieurs films que je n'ai pas encore revus et explorés. Mon choix s'est porté sur un des plus beaux films et peut-être...
Application SensCritique : Une semaine après sa sortie, on fait le point ici.
Avec Le Fleuve (1951), Jean Renoir réalise l’un de ses films les plus mystérieux et les plus universels. Tourné en Inde, baigné par la lumière du Gange, le film s’élève bien au-delà du simple récit d’apprentissage, c'est une méditation sur la fragilité du regard humain face à la beauté du monde. Le "fleuve" est la métaphore d’un du temps qui emporte les êtres. À son rythme s’accorde toute la narration lente, fluide, d’une sérénité trompeuse, où les émotions, comme les eaux, se mêlent et se transforment.
Au cœur de ce récit, Harriet découvre à la fois l’amour, la jalousie et la mort. Son regard d’enfant, encore pur mais déjà avide de comprendre, se pose sur un monde qu’elle admire sans le saisir. C’est ce regard, émerveillé, maladroit, et sincère, que Renoir filme avec tendresse. La célèbre scène de la danse, invention du cinéaste, symbolise à elle seule cette position de l’Occident face au mystère de l’Orient. Harriet imagine un mariage pour Mélanie, sa voisine, en transformant les futurs époux en dieux vivants. Par son imagination, elle réinterprète les mythes, les rites et la beauté d’un monde qu’elle contemple de l’extérieur. Cette méprise constitue un hommage candide rendu à l’inconnu. Renoir fait de cette scène un poème visuel, une célébration de l’imaginaire comme première voie vers la connaissance de l’autre.
Face à cette rêverie inoffensive s’élève un autre rêve, plus dangereux, celui du jeune Bogey. Le garçon, fasciné par un charmeur de serpents, croit pouvoir l’imiter et dresser lui aussi un cobra. Ce jeu d’enfant, à la fois innocent et présomptueux, s’achève tragiquement lorsqu’il est mordu à mort. La mort de l’enfant, inexplicable sur le plan réaliste, prend ici tout son sens, elle incarne la limite entre le rêve et la connaissance.
Le Fleuve oppose deux formes de regard, celui de l’imagination poétique et celui de l’imitation naïve. L’un débouche sur la compréhension alors que l’autre amène sur la destruction.
Le fleuve continue de couler, indifférent et éternel.
Le film , le Fleuve, parle de notre difficulté à comprendre ce qui nous dépasse, de notre besoin de donner forme à l’inconnu, de notre passage d’un monde d’illusions à la conscience.
Créée
le 13 oct. 2025
Critique lue 7 fois
le 16 juin 2023
Quel film choisir pour ma millième critique de film sur SC ? J'ai hésité entre plusieurs films que je n'ai pas encore revus et explorés. Mon choix s'est porté sur un des plus beaux films et peut-être...
le 28 avr. 2011
Le film qui aurait dû être une mélopée plaintive au fil du fleuve. Allez, on naka faire un effort, passer outre le jeu catastrophique des acteurs (et je ne parle pas de la gueule de mouette du clône...
le 13 sept. 2020
Le Fleuve est un régal au banquet de la vie, un soleil de poésie, d’intelligence et de sensibilité. C’est une rhapsodie peuplée d’étrangers, d’un veuf inconsolable, de mutilés de guerre et d’êtres en...
le 13 oct. 2025
Avec Le Fleuve (1951), Jean Renoir réalise l’un de ses films les plus mystérieux et les plus universels. Tourné en Inde, baigné par la lumière du Gange, le film s’élève bien au-delà du simple récit...
10
le 10 sept. 2025
Ce western déjoue toutes les attentes du spectateur. On croit venir voir des duels et des chevauchées mais on assiste au contraire à la lente agonie d’un mythe, prisonnier de son propre éclat. La...
le 2 sept. 2025
Le Saint de Manhattan parle d’un sujet difficile, la vie des sans-abris à New York. Mais au lieu d’un simple récit réaliste, le film construit une fable où l’amitié devient une force de...
NOUVELLE APP MOBILE.
NOUVELLE EXPÉRIENCE.
Téléchargez l’app SensCritique, explorez, vibrez et partagez vos avis sur vos œuvres préférées.

À proposNotre application mobile Notre extensionAideNous contacterEmploiL'éditoCGUAmazonSOTA
© 2025 SensCritique