Homo erictus.

Sorti en 1973, Le flic ricanant est un polar tiré d'une série de romans suédois ; soit bien avant les adaptations de Stieg Larsson et Millenium ! Mais ici, le scénariste a transposé l'action à San Francisco, et ça démarre de manière spectaculaire ; dans un bus, un homme décide d'abattre les huit passagers (et le conducteur), tout en ciblant particulièrement le flic qui s'y trouvait. Il réussit à s'enfuir, laissant la police sur le carreau. L'ami de ce policier tué, joué par Walter Matthau, va vouloir résoudre l'enquête, accompagné d'un collègue joué par Bruce Dern.

Ce que j'aime particulièrement dans ce film, c'est qu'il restitue une époque ; on voit clairement que c'est San Francisco, en 1973, dans des quartiers parfois mal famés, avec ses boutiques de quartier, où ça sent la sueur, avec une mise en scène qui flirte parfois avec le reportage, signe des temps ? (le film suit French Connection, qui reprenait déjà ce procédé). C'est une époque et un lieu que je ne peux pas avoir connu, mais on sent la précision du réalisateur à figer le film dans son époque. Tout en proposant des scènes d'actions vraiment efficaces, aussi bien des gunfights dans une maison que des poursuites en voiture.
Ensuite, il y a les acteurs, le duo Matthau-Dern faisant des merveilles, le premier gardant toujours son rictus (d'où le titre original et celui de ma critique) mais déterminé sous ses airs de Droopy tandis que le second, qui orne une superbe moustache et de belles pattes, se veut un peu plus léger, voire politique incorrect.

Car, sans trop en révéler, l'homosexualité est un thème qui revient dans le film, et c'est que je dois dire que c'est du 1973 brut de décoffrage ; ainsi, les homosexuels y sont représentés de manière caricaturale (soit des moustachus style YMCA, ou des travestis....), avec du pédé à tout va, mais aussi cru soit cette représentation, c'est bien une des premières fois que je vois clairement de l'homosexualité dans un film de Major. Aujourd'hui, une telle vision serait pulvérisée, mais il faut clairement le resituer dans le contexte de l'époque.

Cependant, j'ai beaucoup aimé cette approche assez frontale du film policier (où les morts sont à l'écran, avec du sang), pas pour tout le monde, mais ça représente une vision 70's, des acteurs à la cool à laquelle je suis attaché.