La burne attitude

Avant d'arriver à la conclusion d'une enquête il y a tout un tas de pistes qu'il faut suivre. Il y a celles à garder et celles à écarter. Le récit de ce polar s'axe sur les différents chemins empruntés pour arriver à boucler l'affaire. Le parcours des enquêteurs est ce qui intéresse le réalisateur, seulement c'est long et loin d'être passionnant. D'autant que l'histoire est trop brouillonne par instants. Si les flics fouilles un coup à droite, un coup à gauche, on ne sait pas trop pourquoi les policiers privilégient plus cette voie qu'une autre. Bien évidemment les éléments sont minces et ils tâtonnent, mais tout cela pourrait être plus précis et surtout mieux raconté. Les dialogues sont remplis de gros mots, on peut entendre ainsi lors de la découverte du corps de l'un leur collègue la phrase suivante ''Les salauds de pédés de merde! Je leur fracasserais la gueule". Ce passage de la découverte du massacre du bus offre une véritable surenchère, c'est à celui qui en dit le plus. Le trop des dialogues ne donne pas l'impression d'être dans une chose crédible, ça pose également le film dans une autre époque. Celle des mecs qui en ont et dont chaque attitude doit être là pour confirmer ce furieux excès de virilité. Les actions des personnages sont également sommaires, les flics frappent dès que l'occasion leur en est donnée. Il y a des choses inamovibles d'une époque à l'autre. Ces hommes jouent constamment les gros bras, ils sont plus durs que les macs et que tous ceux qui sont dans la rue. La forme du film est trop brouillonne pour réussir à accrocher, il y a pourtant toute l'ambiance de 70. Les rues, les bagnoles, les costumes et la façon de filmer. Tout ça devrait donner une bonne production, d'autant que les acteurs sont bons. Walter Matthau et Bruce Dern forment un bon duo, mais malgré tout, ça ne prend jamais réellement.