Le Grand Retournement par Cinemaniaque
Ah, ce bon vieux clivage entre théâtre et cinéma… Nombreux sont les cinéastes qui ont désespérément tenté de trouver le bon compromis, en y parvenant que très rarement. Gérard Mordillat n’en fera pas partie hélas, malgré toute sa bonne volonté.
Tout démarre bien pourtant : un solide casting, un scénario intelligent aux répliques délicieusement grinçantes, une musique entêtante d’Elliott Covrigaru… Et puis tout s’écroule : écrire en vers, c’est bien pour la scène, mais pas pour l’écran. N’est pas Rappeneau qui veut, et même si le film est court on se prend à en avoir assez vite marre de cette théâtralisation à l’excès. Là où Cyrano de Bergerac, puisque je parle de Rappeneau, bénéficiait de décors somptueux, d’action régulière et d’un vrai souffle épique, Mordillat ne possède qu’un texte certes très fort mais finalement peu visuel, malgré une vraie réflexion sur la symbolique des décors.
Bien bien dommage, car le potentiel était énorme, servi par des comédiens au sommet de leur talent qui plus est. Peut-être le film aurait-il eu plus d’impact avec davantage de budget ? Allez, encore une victime de la crise…