Peut-être que Théodore Bonnet est fan de Paul Greengrass. C'est ce que je me dis en voyant la vitesse à laquelle les différents plans défilent dans ce court métrage. Malheureusement, cela ne fonctionne vraiment pas. D'abord parce que ce n’est pas un sujet qui se prête à ce genre de montage. Ensuite, parce que dans le système que Greengrass et d'autres tentent d'imposer avec plus ou moins de succès (surtout moins pour moi), il y a une certaine redondance d'un plan à l'autre afin que l'action ne soit tout simplement pas illisible. Ici ce n'est pas le cas. Il y a aussi des plans inutiles qui durent encore moins longtemps que les autres, ce qui rend encore plus bizarre leur présence...
Ce qui m'a surpris aussi en regardant ce court métrage, c'est de voir que la comédie française actuelle influence les jeunes réalisateurs ! J'ai toujours cru, naïvement, que les jeunes réalisateurs se rendaient compte à quel point les comédies françaises actuelles destinées à un large public, sont très mal foutues : un découpage, des cadrages et une musique à l'Américaine sans que cette grammaire soit vraiment comprise. Ainsi, on a une image soignée alors que ce n'est pas vraiment important dans ce genre d’œuvre (drôle de reproche, j'en conviens, mais je pense que ce maniérisme brouille la lecture des gags et surtout la spontanéité des acteurs ; tout est factice) ; de plus, les mouvements de caméra ne servent absolument à rien si ce n'est distraire, une fois de plus, ou donner une sensation de rythme.
Le pire, pour moi, c'est le son. Je déteste cet accompagnement musical qui souligne chaque réplique censée être drôle. Si une réplique est drôle, alors elle n'a pas besoin de ce genre d'artifice pour être mise en valeur. La musique n'a pas à appuyer quelque chose qui se comprend par le texte et l'image, sinon c'est simplement redondant et lourd. Les acteurs ne sont pas mauvais, mais ils ne sont pas bons non plus. En gros, ils se contentent de hurler, de reprendre les tics habituels de ce genre de situation. Personne ne se démarque vraiment. Faut dire aussi que cette mise en scène et l'écriture de leurs personnages ne le leur permettent pas non plus. 
Le scénario est bof. Les blagues sont parfois correctes, mais sans plus. Pour le dénouement, je m'attendais à ce que ce soit la grand-mère étant donné que c'est celle qu'on ne suspecte pas du tout (enfin le plan final semble indiquer que je n'avais pas totalement tort pour l'ultime relance), une fin facile mais logique. Au lieu de ça, les auteurs parviennent à faire pire en faisant intervenir un personnage surprise, tel un deus ex machina. Après tout, ils ont raison, c'est bien plus simple de bricoler ce genre de fin, ça leur évite de devoir construire un vrai scénario. 
Les personnages ne présentent pas vraiment d'intérêt. Le héros est le seul à avoir un trait de caractère différent, les autres sont tous pareils. Ha si, la grand mère, mais elle est totalement sous-exploitée. C'est regrettable car ça aurait permis de pousser plus loin certains dialogues et d'avoir une comédie réellement efficace.
Il y a tout de même quelque chose de bon dans ce court, il faut bien le dire. La manière de filmer le repas. Mine de rien, c'est assez casse gueule de filmer des gens à table. Car où placer la caméra ? Et là, le réalisateur s'en tire très bien. On situe toujours tout le monde, même lorsque le héros quitte la table, le champ et contre-champ restent lisibles et surtout Bonnet évite les sautes d'axe. C'est peut-être la seule vraie qualité du film, hélas, mais je pense qu'il ne faut pas l'oublier.
Bref, voilà un court largement dispensable dont on saluera juste le placement des caméras lors du dîner. 
Ce qui m'effraie, c'est que les youtubers stars font de plus en plus de films, et si ça continue, ce groupe de boutonneux de chambre constitueront le plus gros de la comédie française dans les années à venir. Ce serait un vrai cauchemar !