Smaug, fais moi peur !

L'abus des effets spéciaux

Le problème de ce film est qu'il reprend exactement le parti pris du premier opus en développant davantage le côté épique. La conséquence de cela est un abus d'images de synthèse spectaculaires mais pas franchement convaincantes. Legolas a l'air d'une poupée en plastique totalement surfaite. Les orques sont toujours aussi répugnants et creux et en plus de cela particulièrement ridicules face aux elfes, à un contre cent, qui font un véritable carton. L'araignée, également, qui combat Bilbon dans la forêt ne ressemble à rien et elle apparait comme un crabe ridicule et un non-sens dans le film.

Du bon et du moins bon

Difficile pour autant de tout jeter dans ce film, ne serait-ce que l'univers, incroyablement détaillé, entre la ville qui ressemble à une petite Venise médiévale, le royaume Sylvestre, magnifique et les elfes, à la fois brillants d'intelligence mais également cruels et belliqueux, quelques plans superbes, notamment lorsque les nains traversent la crête d'une montagne, surplombant les nuages. Le fait de voir un affrontement entre Sauron et Gandalf est forcément épique et captivant. Enfin, la scène entre Bilbon et Smaug est excellente et démesurée, dans cette immense salle au trésor remplie d'or. Smaug est d'ailleurs très convaincant. Le côté loufoque des nains est également sympathique.
Mais, la présence de Legolas est plus qu'inutile. Elle n'ajoute rien au film si ce n'est de renforcer son parti pris, celui de lier Bilbon à la saga du Seigneur des Anneaux. Enfin, la trame narrative étant presque terminée puisque Smaug s'élance à la fin du film vers son ultime attaque, qui lui coûtera la vie, je me demande comment le troisième opus fera pour aboutir à une histoire cohérente et intéressante. Pour cette raison j'irais voir le dernier film, dans l'espoir de le voir aussi équilibré sur le plan de la narration que celui-ci, très rythmé et moins long que le premier même si certains éléments sont clairement là pour broder autour de l'univers.

Un film qui oscille donc entre un hommage au Seigneur des Anneaux et la vraie histoire de Bilbon. Il en résulte un aspect bancal et maladroit mais aussi jouissif et captivant.