Le frisson qui parcoure votre corps, vient chatouiller votre nuque et fait briller vos yeux lors d’un instant épique, d’une réplique placée au bon endroit, au bon moment, annonciatrice d’une intense bastonnade qui fera couler le sang et les larmes est un délice de fin gourmet. Un délice dont je déplorais l’absence pour le premier opus et dont je déplore à nouveau l’absence pour La Désolation de Smaug.

La faute à des dialogues pas exceptionnels et des répliques clamées avec une conviction et un sens de l’épique assez mal affutés. Ce n’est pas faute d’avoir essayé, le fait même d’aller se battre contre un dragon tyrannique ayant par le passé prouvé sa toute-puissance en faisant de l’allumage de torche humaine de masse est en soit épique mais rien y fait, pas moyen d’être emporté malgré même la très belle modélisation du monstre.

Autant les décors d’Un Voyage inattendu n’aidaient pas de par leur artificialité occasionnelle mais flagrante, autant Jackson livre un travail abouti quand il s’agit de créer une ambiance pesante, que ce soit dans une forêt dans laquelle les arbres entament une danse macabre ou au sommet d’une chaîne de montagnes surplombant une épaisse et mystérieuse brume.

Si on s’intéresse maintenant à l’intrigue en elle-même, on se rend vite compte de l’aspect fourre-tout du déroulement. L’action est continue, entre poursuites et combats interminables (au demeurant particulièrement réussis), jamais les personnages ne se posent pour construire un lien entre nous et eux. Et voilà que ça castagne dans tous les sens, on en prend plein les yeux avec une 3D au top au début du film puis qui perd rapidement en qualité, tout en essayant d’éviter de penser un maximum au billet bleu que l’on a cassé quelques minutes auparavant pour ce supplément 3D.

Mais voilà, c’est l’univers de Tolkien, fabuleux tant dans les espèces qui le peuplent que dans les relations qu’elles entretiennent, entre trahisons et convoitises. Puis il y a toutes ces créatures, araignées et dragon qui participent un peu plus à la magie de ce monde régi par d’incroyables prophéties. Du coup, j’ai aimé et je ne vais pas mal le noter parce qu’il est objectivement moyen.

Et oui je suis un méchant vilain qui n’a pas lu le livre mais c’est un film que je suis allé voir au ciné, alors la fidélité à l’œuvre originale m’indiffère.
Deleuze
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le 11 déc. 2013

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Deleuze

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