En juin 1944, la guerre fait rage et le Débarquement se prépare. Pendant ce temps-là, Denis continue avec dévouement son travail quotidien (à savoir, gérer une base militaire fictive pour tromper l’ennemi) jusqu’au jour où il fait la rencontre de Sami, avec qui, suite à une soirée arrosée, ils vont mettre à mal le plan des alliés…
Plus les années passent et plus l’éloignement (artistique) avec son père se creuse (comme quoi, le talent ce n’est pas héréditaire). Il n’y a qu’à voir la filmographie (catastrophique) de Claude Zidi Jr. pour s’en convaincre, après les exaspérants Les Déguns (2018) & Les Déguns 2 (2023), il est de retour avec cette comédie potache sur fond de 3ᵉ Reich et de Débarquement.
Le Jour J (2025) enchaîne les catastrophes en cascade et ce dès l’ouverture du film où l’on ne tarde pas à déceler le manque criant de budget (d’à peine 8M€), notamment à travers la scène
du fourgon rempli d’explosifs tartiné à la louche de VFX pour simuler son explosion, attention les yeux, ça pique.
Pour le reste, on est sur le même level que les précédents films de son auteur, à savoir un scénario rachitique qui ne cesse de s'égarer pour mieux combler son vide abyssal (ça part dans tous les sens, que c'est looooong).
Les dialogues ne sont pas en reste, puisque l’on a droit à des jeux de mots pourris en jouant avec l'accent anglais
"tu as une but (une bite) dans la vie ? (...) Toi aussi, tu as une grosse but dans la vie ?" (avouez qu’il y a de quoi se fendre la gueule avec de tels dialogues non ? Vous ne trouvez pas ? Ben vous avez bien raison, c’est ringard)
et d’autres tout aussi ridicules avec le mot "l'abbé",
tels que "L'abbédouin", "L'abbenaffleck" ou encore "L'abismillah" (vous ne trouvez pas ça drôle ? Normal…).
Bien évidemment, l’humour régressif et beauf n’est jamais bien loin, on a même droit à de la grossophobie
("les jolies filles embrassent le héros" avec bien évidemment, tout le contraire de ce qu’ils s'attendent, pas besoin de vous faire un dessin).
Bref, tout ça sent la rance, c’est poussif à n’en plus finir et surtout, c’est terrifiant à quel point le manque flagrant de budget se fait constamment ressentir (les décors cheaps, l'absence totale de figurant (je vous laisse imaginer la gueule du Débarquement avec à peine 10 nazillons et du côté des alliés, une flottille (en VFX) d'une centaine de bateaux avec 15 pauvres figurants), des costumes tout droit sortis d’usine, sans oublier la séquence de l'effondrement du phare, noyé sous une épaisse couche de poussière, histoire d'en montrer le moins possible).
Le Jour J (2025) n’arrive jamais à atteindre un juste équilibre et à aucun moment il ne nous sera donné l’occasion de rire
(je dois me confesser, j'ai esquissé un sourire pendant 10 sec, le temps d'apparition de Louis Bodin, avec son générique de météo sur TF1).
C’était terriblement gênant de voir s'ébattent Kev Adams (Haters - 2021) & Brahim Bouhlel (Sous écrous - 2024) comme deux gamins costumés dans une air de jeux, entourés d’une poignée de seconds rôles, entre Jonathan Lambert qui donne l’impression d’être largué (j’ai eu énormément de peine pour lui), Didier Bourdon qui cabotine avec son accent chleuh et Christophe Guybet qui atteint des sommets de gênance en singeant maladroitement Charles de Gaulle. Bref, c’était fascinant à quel point on s’est emmerdé sans discontinuer du début à la fin.
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