En manque d'inspiration pour ses récents films en prises de vues réelles, les Studios Disney misent sur des valeurs sûres depuis quelques années: adapter les anciens (ou faire des spins-off à partir de) chefs-d'œuvre du légendaire studio aux grandes oreilles. Problème, bonnes intentions et adaptations ne font pas bon ménages. Parfois, c'était raté Cendrillon ou Alice au Pays des Merveilles. Et parfois, c'était très raté hashtag Maléfique !


Mais la où le studio fait le grand chelem (concernant ces projets), c'est lorsqu'il s'agit de pomper tout le mojo des personnages pour en faire des individus aussi vide que mon compte en banque. Et évidemment, Le Livre de la Jungle n'échappe pas à la règle. En même temps, quelle idée de confier les caméras à un mec comme Jon Favreau ? Qui ne s'est pas endormi devant les Iron Man made by himself ??


De toutes façon, je n'ai jamais été fan du dessin-animé de Wolfgang Reitherman. Mais là où le film pouvait se vanter de poser ses couilles sur la table, c'était justement concernant le traitement de ses personnages !! Et l'air de rien, le long-métrage avait des bêtes de dialogues ! Si vous vouliez retrouver ce charme, vous repasserez. Parce que là, les mecs ont fait fort.


Ils ont fait du sournois serpent Kaa une vieille madame Irma de la banlieue dont les yeux permettent de voir le passé... Okay !! La panthère Bagherra en pseudo-philosophe qui se contente de balancer des citations dont nous avons plus été habitué à entendre sortir de la bouche de Morgan Freeman. Baloo est devenu un ours des Pyrénées. Quant au pauvre Sheir Khan.. Vous vous rappelez du gros minou roux ? Mais si, ce prédateur machiavélique, courtois, noble, inspirant la terreur rien qu'à la simple évocation de ce son nom ? Et ben dites lui bye bye les copains, parce que là, il ressemble à un tigre qui a mal digéré sa gueule de bois et aussi peu crédible qu'un saut de Shy'm dans le public !


Et évidemment, toujours cette bonne vieille morale américaine parsemée de punchlines du genre "bat toi comme un homme", "tu seras toujours mon fils". Nom de Dieu, que j'ai puis me sentir mal à l'aise lors de certaines scènes.. Sans déconner lors de l'affrontement final avec le vilain matou, les "gentils habitants de la jungle" s'alignent façon Power Rangers en récitant leur code d'honneur. Je vous jure que j'attendais avec impatience qu'ils appellent le Megazord. Question crédibilité, on repassera.


Je me contenterai d'ajouter que le film est bien évidemment tourné entièrement en fond vert et que c'est grillé à 15 bornes. Ce qui est plutôt gênant.. Ah oui aussi, pour les aficionados de la VF, la post-synchronisation est foireuse.


Pour résumer, je vais juste me contenter de citer un jeune spectateur que j'ai entendu lorsque je quittais la salle de projection: "Le Livre de la Jungle, c'est abusé !"

Martind_Aspe
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le 18 avr. 2016

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Martin d'Aspe

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