Deux frères

Fin 2018, Gilles De Maistre investissait le combat écologique et le protection du vivant avec Mia et le Lion Blanc. En incluant à la démarche l'illustration de l'amitié de sa jeune comédienne et de son animal vedette grandissant ensemble.

Fin 2018, Gilles De Maistre dénonçait l'élevage à grande échelle d'animaux voués à la mort, au divertissement de quelques friqués en quête de trophées.

Aujourd'hui, le réalisateur pointe du doigt l'exploitation de l'animal par le cirque via une jolie histoire d'amitié entre l'homme et des animaux qui ne sont pas destinés à évoluer ensemble sous les mêmes latitudes.

Cette fraternité animale, Jean-Jacques Annaud l'avait déjà mise en scène dans Deux Frères, auquel Le Loup et le Lion fait parfois penser dans leurs jeux, dans la représentation de leur âge tendre ou de leurs facéties quand ces deux-là reprennent leur liberté.

Quant aux pratiques condamnables des cirques, une telle thématique ne pourra que faire penser au discours de Nicolas Vanier dans son récent Poly, à destination du jeune public.

Le Loup et le Lion, c'est tout cela à la fois, dans une fable tendance utopiste, pas toujours réaliste, mais irriguée de superbes images de décors canadiens au fil des saisons, provoquant un délicieux décalage dès lors qu'il s'agit de faire évoluer un lion dans la neige et les frimats.

Un film dans lequel Gilles De Maistre insuffle plus d'émotions que dans son précédent opus, en dépeignant le plus longtemps possible un petit monde idéal en forme de bulle coupée de la réalité. Un petit monde en forme d'accident portant en lui-même la patte néfaste de l'homme, qui a présidé à cette union magnifique mais contre nature. Que cette même patte va un peu plus encore abîmer. Par accident, en essayer de bien faire et de protéger. En toute connaissance de cause, pour asservir et donner en spectacle.

Dommage cependant qu'un programme de préservation et l'activité peu scrupuleuse d'un cirque puissent être, dans un premier temps, être renvoyés dos à dos par le réalisateur et sa scénariste. La maladresse est là, patente, mais elle témoigne d'un souci de bien faire, épousant les convictions de certains personnages secondaires.

Maladroit et candide, Le Loup et le Lion l'est sans doute un peu. Mais aussi charmant et enchanteur. L'oeuvre s'envisage comme un très joli livre d'images, ainsi qu'un plaidoyer utopiste sur la fragile condition animale.

Pas de quoi révolutionner le cinéma, mais émouvoir et émerveiller, à l'évidence.

Behind_the_mask, interespèce.