En regardant Le Messager de la mort, j'ai eu en tête cette chanson des Stones (Mother Little Helper) et la phrase culte qui ouvre le morceau : What a drag it is getting old...
C'est pas si simple de traduire exactement avec le même impact, la même justesse cette formule en français. On pourrait tenter : "que c'est dur (ou que ça fait mal) de vieillir" ; "Quelle plaie de devenir vieux".
Pas de faux suspens, celui qui a manifestement pris un coup de vieux dans ce film c'est Charles BRONSON (né en 1921).
Dans la VF, on change même de doubleur : ce n'est plus la voix de Claude Bertrand mais cette d'Edmond Bernard. Le passage de l'un à l'autre est terrible, on chute de 10 étages.
Passé le choc de la nouvelle voix pour la VF (très peu convaincante vous l'aurez compris), celui d'un Charles Bronson poivre et sel, il y a encore celui de voir l'acteur désormais grisonnant incarner un....journaliste en pré-retraite.
Charles Bronson campe le rôle d'une sorte de Columbo mais sans le grade d'inspecteur, simplement avec une carte de presse.
L'affiche du film est de ce point de vue assez trompeuse ; elle représente l'acteur avec un fusil ce qui, couplé avec le titre "Le messager de la mort", est en net décalage avec le contenu.
Une fois toutes ces pilules avalées ; on a un film qui se tient et qui maintient un certain suspens jusqu'à la fin.
C'est un suspens relatif (il est question de savoir qui tire les ficelles, le reste est dévoilé très rapidement) mais qui maintient quand même l'attention du spectateur.
La réalisation est convenable mais sans coup d'éclat ; en termes de dialogue c'est fade, prévisible et convenu.
En synthèse : le crépuscule de Charles BRONSON