Je dois reconnaître que j'ai été plutôt mitigé après avoir revu Le Mur de l'Atlantique. Je lui donne la moyenne, mais sans plus, car c'est un film qui ne parvient jamais vraiment à sortir de l'ombre de ses illustres prédécesseurs, notamment La Grande Vadrouille, dont il semble vouloir s'inspirer de façon trop évidente.
- Mon premier point positif, et le plus important, reste bien entendu la présence de Bourvil. Il est l'âme du film. Dans le rôle de Léon Duchemin, ce restaurateur normand qui devient un héros de la Résistance malgré lui, il déploie tout son talent : une candeur touchante, un comique de situation efficace et cette bonhomie qui lui est propre. C'est pour lui que je regarde encore le film, et le voir dans l'une de ses dernières apparitions est toujours un moment d'émotion particulier.
- Cependant, le reste... c'est là que le bât blesse. L'histoire, bien que sympathique dans son pitch (le quiproquo des plans V1), me semble brouillonne et manque cruellement de rythme. Le scénario s'éparpille entre les intrigues amoureuses, les scènes de résistance improvisées, et un passage en Angleterre qui, bien que source de quelques gags réussis (notamment l'entraînement militaire), alourdit considérablement le récit. J'ai eu l'impression que le réalisateur, Marcel Camus, a voulu trop en faire, perdant en route la légèreté et la cohérence narrative nécessaires à ce genre de comédie d'aventure.
- Techniquement, le film a vieilli. La réalisation est assez plate, sans grande ambition visuelle. On sent une certaine paresse dans la mise en scène qui ne parvient pas à sublimer l'humour de situation. De plus, j'ai trouvé que le reste du casting, mis à part Bourvil et peut-être Jean Poiret, était oubliable, voire par moments agaçant (surtout le personnage de l'officier britannique, Jeff). Les acteurs semblent parfois mal dirigés, ce qui nuit à l'ensemble.
Conclusion
- Le Mur de l'Atlantique est une petite comédie de la Seconde Guerre mondiale. Elle divertit par intermittence grâce à la force tranquille de Bourvil, mais elle manque d'une identité forte et d'une écriture soignée pour en faire un grand classique. Pour moi, c'est un film qui se regarde un dimanche après-midi pour la nostalgie, mais que j'oublie vite une fois le générique de fin passé. D'où ce 5/10 : la moyenne pour Bourvil, le manque de conviction pour le reste.